Les huissiers de justice stagiaires accusent des lobbys de bloquer leur décret de nomination

02 - Juillet - 2020

Les huissiers de justice stagiaires dressent le constat de leur situation misérable. En attendant, si leur complainte n’est pas entendue, d’envoyer une…sommation à l’Etat afin qu’il améliore leur sort ? Pour le moment, ils usent du droit de se faire entendre et l’obligation de ne pas rester prisonniers d’une passivité rampante. Loin d’eux, toutefois, une quelconque volonté de se rebeller. Encore moins de servir des commandements tous azimuts aux autorités !

Ces huissiers galériens rappellent que c’est en 2017 que le ministre de la Justice a ouvert le premier concours d’aptitude au stage à la profession d’huissier de justice. « A l’issue de ce concours organisé au Centre de formation judiciaire avec la plus grande rigueur, seize (16) candidats ont été déclarés admis. Le 02 janvier 2018, ces 16 candidats, après leur prestation de serment, ont débuté leur stage pratique de deux ans dans les cabinets d’huissiers de justice, alliant la formation avec des cours théoriques dispensés au Centre de Formation Judiciaire. Le stage est terminé depuis le 02 janvier 2020, soit 6 mois maintenant », expliquent ces futurs spécialistes de sommations, commandements, saisies, saisies-arrêts et autres expulsions avec ou sans l’assistance de la force publique. Ils informent le président de la République que depuis la fin de leur stage, ils attendent toujours leur décret de nomination afin de pouvoir commencer l’exercice de leur profession.

A les en croire, « ces longs mois sont devenus intenables autant sur le plan professionnel, moral que financier. » D’après leurs informations, un projet de décret serait au niveau du Secrétariat général du gouvernement en attente de son adoption par le Conseil des ministres. Un projet dont ils disent ignorer complètement le contenu. Et s’ils faisaient une sommation interpellative au Gouvernement pour être édifiés ? Il aurait été rapporté à ces huissiers stagiaires « de sources concordantes, que certaines personnes (clercs), qui avaient échoué au concours d’entrée, tentent d’être recasées par un lobby d’huissiers de justice tapis dans l’ombre. »

A les en croire, « il semblerait d’ailleurs que ces derniers ont inséré dans le projet de décret, qui est actuellement au Secrétariat général du gouvernement, une disposition transitoire dont la seule motivation est de recaser ces clercs ayant échoué au concours d’entrée ou choisi délibérément de ne pas se présenter au concours. »

Ils rappellent au président de la République, afin qu’ils n’en ignore, que, par arrêt n° 61 du 28 décembre 2017, la chambre administrative de la Cour Suprême du Sénégal a décidé que conformément à l’article 36 du décret portant statut des Huissiers de Justice, pour être nommé Huissier de justice, « ces clercs doivent être titulaires d’une maîtrise en droit, d’un master II en droit ou d’un diplôme admis en équivalence, avoir subi avec succès les épreuves du concours d’aptitude au stage, avoir accompli un stage de deux ans dans une étude ou une société civile professionnelle d’Huissier ».

« Ces lobbys veulent passer outre l’arrêt de la Cour Suprême »
Selon les huissiers stagiaires diplômés, « ce lobby veut passer outre cet arrêt de la Cour Suprême et trouver une porte de sortie à ces personnes n’ayant pas rempli les conditions fixées par le Décret 2015, portant statut des huissiers de Justice. » S’adressant au président de la République, ils soutiennent qu’ « un esprit éclairé ne pourrait nullement cautionner une telle injustice dans une République qui prône une gouvernance juste, sobre et vertueuse. » « Monsieur le Président, nous nous permettons de vous solliciter afin de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour prendre les dispositions allant dans le sens d’un dénouement juste et rapide de cette situation afin que nous puissions exercer notre profession dans les plus brefs délais », concluent ces huissiers stagiaires. Sinon, ils lui servent un acte d’expulsion de son Palais ?

Le Témoin

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