LES QUOTIDIENS COMMENTENT LA DÉCLARATION DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

06 - Mars - 2021

La presse commente pour son édition du week-end la déclaration du ministre de l’Intérieur portant sur les heurts consécutifs à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko.

Antoine Diome a déclaré vendredi que toutes les personnes impliquées dans les ‘’actes de vandalisme’’ perpétrés lors des manifestations contre l’arrestation de M. Sonko seront traquées et traduites en justice.

Il a dénoncé ‘’des conspirations et des actes de terrorisme qui relèvent du grand banditisme’’.

Selon le ministre de l’Intérieur, les violentes manifestations découlent d’un appel à l’insurrection et d’un ‘’refus public ostentatoire’’ du leader de Pastef, Ousmane Sonko. Le député est arrêté depuis mercredi pour ‘’trouble à l’ordre public’’, à la suite d’accusations de ‘’viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ portées sur lui par une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar.

Le Soleil considère l’adresse télévisée d’Antoine Diome au peuple sénégalais comme un appel au calme. ‘’Le gouvernement appelle à l’apaisement’’, écrit-il, faisant par ailleurs état de ‘’quatre morts officiellement dénombrés’’, concernant le bilan des manifestations.

‘’Alors que l’intervention du président de la République (…) est demandée par les Sénégalais, c’est le ministre de l’Intérieur qui s’est adressé à la nation. Son discours s’éloigne (…) des propos d’apaisement tant attendus du gouvernement’’, écrit EnQuête.

‘’Le ministre de l’Intérieur alourdit le dossier Sonko’’, affirme Vox Populi en faisant allusion à l’‘’appel à la violence, à l’insurrection et à l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat’’ dont parle M. Diome.

Le Quotidien fait remarquer que ‘’le gouvernement ne recule pas devant la presse de la rue’’. ‘’Il est temps, pour le bien du Sénégal, qu’un troisième larron vienne séparer les protagonistes’’, commente le même journal.

‘’La rue se déchaîne, l’Etat réaffirme son autorité’’, lit-on dans L’Observateur, qui raconte ‘’une folle journée’’, avec une ‘’violence (…) inouïe par endroits’’.

La déclaration d’Antoine Diome ne rassure pas L’As. ‘’Le ministre de l’Intérieur a parlé. Le verbe haut. Il se voulait solennel (…) La situation l’exige. Des morts, des saccages, des casses, des vols, de la violence partout’’, commente-t-il.

Le hic, selon L’As, c’est que ‘’le propos d’Antoine Diome a été rigide’’. ‘’Le champ lexical utilisé est lourdement chargé. Terrorisme, insurrection, conspiration, banditisme’’, ajoute-t-il, estimant que ‘’le pouvoir doit se ressaisir’’, car ‘’c’est la seule option pour sauver ce qui peut encore l’être’’.

Deux personnes ont trouvé la mort dans les manifestations survenues vendredi, selon Sud Quotidien. Une personne a été tuée à Dakar et une autre à Bignona (sud), où le premier mort avait été enregistré la veille, rapporte le même journal, estimant que ‘’le discours d’Antoine Diome n’a vraisemblablement pas captivé les attentions’’.

WalfQuotidien relève les ‘’omissions’’ du ministre de l’Intérieur en ce qui concerne ‘’beaucoup de points’’ desquels les Sénégalais souhaitaient l’entendre parler, la présence de nervis dans les rues de Dakar par exemple.

‘’Accusé au départ de ‘viol et menace de mort’ par Adji Sarr, puis de ‘trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée’, le député Ousmane Sonko est désormais visé par le délit d’‘appel à l’insurrection’’’, résume le quotidien Le Mandat.

Les journaux annoncent par ailleurs une audition d’Ousmane Sonko prévue lundi prochain.

Selon Libération, le mis en cause a été conduit des locaux de la section de recherches de la Gendarmerie au tribunal Hors Classe de Dakar, où a eu lieu ‘’une ambiance électrique’’.

Selon le même journal, une interdiction d’accéder au premier cabinet d’instruction du tribunal, où se trouvait leur client, a été notifiée aux avocats de M. Sonko.

WalfQuotidien fait état d’une ‘’altercation’’ entre les forces de l’ordre et les conseils de l’opposant, qui ‘’accusent le magistrat d’enlèvement de leur client’’.

‘’L’ancien inspecteur des impôts et domaines s’est rendu au premier cabinet d’instruction sans la présence de ses avocats (…) Mais Ousmane Sonko a répondu au juge qu’il n’avait pas le droit de lui parler sans la présence de ses avocats’’, révèle L’Observateur.

‘’Le doyen des juges s’est entretenu avec Ousmane Sonko sans la présence de ses avocats. Le bâtonnier de l’ordre des avocats, alerté, l’a rappelé à l’ordre (…) L’opposant fera face au juge lundi’’, confirme Le Quotidien.

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