LIGUE DES CHAMPIONS : MANCHESTER UNITED ENCORE PIRE QUE LE BARÇA POUR PARIS
Malgré leur victoire 2-0 à l’aller, à Old Trafford, les Parisiens ont réussi l’impensable exploit de se faire sortir par une faible équipe de Manchester United, amputée de plusieurs cadres.
Aux frontières du réel. Les mots manquent pour décrire ce qui s’est déroulé sous nos yeux ébahis au Parc des Princes mercredi soir et la défaite parisienne face à Manchester United. Un revers 3-1 synonyme d’élimination en 8es de finale de la Ligue des champions. Encore. Pour la troisième année de suite. On pensait que Paris avait touché le fond contre le Barça il y a deux ans, dégoupillant au Camp Nou (défaite 6-1) après une démonstration à l’aller (victoire 4-0). Mais les Rouge et Bleu ont de la ressource. Celle de creuser plus profond. Inexplicable, impardonnable, désespérant. Certes, Neymar n’était pas là et Edinson Cavani n’est entré que dans les arrêts de jeu. Certes, le penalty de la 90e minute est plutôt sévère. Très sévère en fait. Pas dans l’esprit du jeu. Mais cela ne justifie pas ce fiasco, cette catastrophe industrielle, ce désastre.
Dix absents dans les rangs mancuniens, des gamins envoyés au front
Pire que la «remontada» d’abord parce que cette fois, le PSG évoluait dans son jardin, après avoir gagné 2-0 à Manchester. Et aussi parce que l’adversaire n’était pas franchement du même calibre qu’en 2017. Par rapport au match aller, Ole Gunnar Solskjaer devait se passer de dix joueurs, dont cinq titulaires : Paul Pogba, Nemanja Matic, Anders Herrera, Anthony Martial et Jesse Lingard. Scott McTominay (22 ans), Diogo Dalot (19 ans), Tahith Chong (19 ans) et Mason Greenwood (17 ans) ont été utilisés mercredi… S’incliner contre un Manchester United au complet et au top, passe encore. Mais là… Car au-delà du maigre CV de certains des noms alignés sur la pelouse, on notera que cette équipe B de MU n’a pas fait d’étincelles mercredi soir, contrairement au Barça d’un immense Neymar il y a deux ans. De ternes Mancuniens, vaillants, mais juste bons à attendre les offrandes d’une équipe parisienne particulièrement généreuse.
Les cadeaux, ce sont Thilo Kehrer et Gigi Buffon qui s’en sont chargés en première période. Avec Romelu Lukaku pour en profiter à chaque fois. Des erreurs incroyables à ce niveau. Surtout pour un Buffon qui était venu pour donner de la stabilité et de la sérénité au PSG en Ligue des champions… Après le but de la 2e minute, les Parisiens ont bien réagi et produit une première demi-heure de haut niveau. Après le deuxième en revanche, ils ont eu le trouillomètre à zéro jusqu’à la fin de la première période. Le doute était là, palpable. La fébrilité. Pas seulement chez Kehrer, plombé par son erreur initiale et dont on se demande pourquoi Thomas Tuchel a attendu la 70e minute pour le sortir. Chez tout le monde. On sentait qu’ils pouvaient craquer à chaque instant. Moins de peur à la reprise, mais une domination stérile. Pas de prise de risque, pas de volonté d’emballer le match. Petit bras. Une seconde période de piètre niveau, de part et d’autre. Ce qui faisait les affaires de United, qui restait ainsi dans le match, à l’affut, en embuscade. La suite, on la connait.
Mêmes causes, mêmes effets
Bref, cette défaite est pire que celle de Barcelone parce que c’était au Parc, car l’adversaire n’avait rien d’un cador et que Paris a donné le bâton pour se faire battre. Mais aussi parce que les champions de France ne semblent pas capables d’apprendre de leurs erreurs. C’est peut-être le plus inquiétant. On va reparler de l’absence de recrutement au milieu, où le successeur de Tiago Motta est toujours attendu. Sur le banc, Tuchel n’avait en outre pas beaucoup d’options. Et devant ? Si le PSG a pêché dans l’efficacité défensive (5 frappes pour MU, 4 cadrées, 3 buts), ce fut aussi le cas sur les phases offensives. Avec un coupable désigné : Kylian Mbappé. Le génie parisien s’est planté, manquant plusieurs occasions franches et aussi de discernement dans ses prises de décision. Il offre le but égalisateur à Juan Bernat, quand même. Mais c’était trop peu pour ce PSG sans «Ney» et Cavani. Mbappé a failli quand Paris avait besoin de lui. Sans parler d’une fin de match où les uns et les autres ont oublié toute forme de schéma de jeu, Dani Alves en tête.
Last but not least, cette Ligue des champions est plus ouverte que jamais. Avec le triple champion d’Europe madrilène au tapis, la Juventus de Cristiano Ronaldo quasiment éliminée, le Barça, le Bayern ou Manchester City moins flamboyants que prévu, on pouvait se dire que l’heure du PSG était arrivée. Enfin. Huit ans après la prise de contrôle du Qatar. Un PSG revigoré sous les ordres d’un Tuchel qui se conjuguait au presque parfait jusqu’ici. Globalement, tous les voyants étaient au vert. Difficile d’aborder un match retour dans de meilleures conditions. Et bien il faudra encore attendre. Reste à espérer que cette fois, la leçon est passée.