Litige foncier: les populations de Ndengler et Babacar Ngom sont tous des victimes de l'État, selon Guy Marius Sagna

09 - Mai - 2021

Dans le litige foncier opposant l'homme d'affaires sénégalais, Babacar Ngom, aux populations de Ndengler, l'activiste Guy Marius Sagna a estimé que les deux parties sont toutes des victimes de l'État du Sénégal. Dans l'émission Grand Jury de la Rfm, il a regretté que le président Macky Sall n'ait pas pris de "mesures aussi hardies que celles qu'il a prises par rapport au coronavirus".

« (....) C'est extrêmement grave. Le président Macky Sall ne prend pas des mesures aussi hardies que celles qu'il a prises par rapport au coronavirus. Il n'y a pas une commune ou un département dans ce pays qui n'a pas sa légion de spoliation foncière », a d'emblée déclaré Guy Marius Sagna.

L'activiste a condamné l'État du Sénégal, singulièrement le président Macky Sall, qui, selon lui, depuis 12 mois (le conflit foncier a commencé l'année dernière) n'a pris aucune mesure pour nous éviter ce qui s'est passé cette année à Ndengler (affrontements entre paysans et agents de sécurité de Babacar Ngom). « Nous savions clairement qu'il y avait les germes d'une bataille. Rien n'a été fait. L'Etat néocolonial a été irresponsable », a asséné l'activiste.

Évoquant le titre foncier que détient Babacar Ngom, Guy Marius Sagna pense que les populations de Ndengler sont des victimes et Babacar Ngom, patron de Sedima est aussi victime. « Toutes les deux parties sont des victimes de cet État irresponsable. Je le dis parce que tout simplement Babacar Ngom a fait une demande au conseil de rural à l'époque. Et sur les 46 conseillers, les 45 ont approuvé. Il a déposé sa demande de bail et de titre foncier en bonne et due forme. Il n y a rien dans ce que Babacar Ngom a fait et qui soit illégal. S'il y a illégalité, c'est l'État », a précisé Guy.

S'agissant des populations qui y habitent depuis des décennies ou des siècles, M. Sagna estime qu'ils sont d'autant plus victimes que jamais l'État du Sénégal qui parle de terroir n'a délimité dans les différentes communes la zone des terroirs. Il a appelé l'État du Sénégal à prendre un décret pour "délimiter ces 4 zones notamment la zone pionnière et la zone des terroirs".

Pour mettre fin ce conflit, Guy Marius Sagna a invité Babacar Ngom à ne pas regarder les habitants de Ndengler et de Djilakh comme ses ennemis. Et vice-versa. Les deux parties ont un adversaire commun et un ennemi commun : "l'État néocolonial du Sénégal". Guy Marius Sagna a proposé plusieurs mesures pour rectifier le tir. Il demande de voir comment dans les meilleurs délais les intérêts des deux parties peuvent être préservés.

« Entre, les deux parties, les populations sont les plus fragiles et les plus vulnérables. Je pense qu'il faut sauvegarder principalement les intérêts de ces paysans et voir comment dédommager ou donner d'autres terres à Babacar Ngom sans que cela ne pose des problèmes », a-t-il suggéré.

En plus, l'activiste a demandé « un audit foncier pour voir ce qui a été donné. Et est-ce que cela a été dans les règles de l'art. Casser ce qui n'a pas respecté les règles et préserver les intérêts de tous les paysans ».

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Juin - 2022

Procès Ahmed Aidara: Ses avocats dénoncent une procédure judiciaire « inéquitable »

Le maire Ahmed Aidara avec les huit autres prévenus, en prison, accusés de « participation à un groupement non armé » et d’avoir participé...

27 - Juin - 2022

Déthié Fall : « J'ai été enlevé par la gendarmerie... »

Attrait devant la barre des flagrants délits pour répondre de ses actes après son arrestation le 17 juin, Déthié Fall a été entendu par le juge,...

27 - Juin - 2022

QUEL EST LE DROIT QUE NOUS ENSEIGNONS ? PAMPHLET CONTRE LA FAILLITE DES AUTORITES ADMINISTRATIVES ET JURIDICTIONNELLES

Le primat de la loi (au sens large) est une marque de l’État de droit dont la réalisation passe nécessairement par l’existence d’une justice...

27 - Juin - 2022

Urgent – Guédiawaye : Le procureur a requis 6 mois dont un mois ferme contre Ahmed Aidara

Le procès d’Ahmed Aïdara renvoyé ce lundi se tient, à l’instant, au tribunal de Pikine-Guédiawaye. Avec, entre autres, la réquisition du...

27 - Juin - 2022

CONDAMNÉ À UN MOIS DE PRISON AVEC SURSIS : Ahmed Aïdara va faire appel

Même libre après avoir été condamné à un mois de prison avec sursis pour participation à un attroupement non-armé, le maire de...