Lutte contre le terrorisme djihadiste au Sahel: la France humilie l’Afrique (par Moustapha Diakhaté)
Au lendemain de la mort tragique de 13 soldats français de l’opération Barkan, le Président Macron, de manière unilatérale, a invité les alliés européens de la France à «une plus grande implication.»
L’initiative d’agréger les forces spéciales européennes autour du pôle français dans le cadre de l’Otan, sans mandat de l’ONU, en dehors de la CEDEAO, de l’Union africaine est un pied de nez à la souveraineté de l’Etat malien.
Ce grave tournant de la guerre contre le terrorisme djihadiste appellent à une prise de conscience du nécessaire renforcement de la coopération militaire et de l’indispensable synergie des partenariats sécuritaires entre États ouest africains.
En agissant de la sorte la France crée en Afrique un sentiment très partagé que les peuples africains ont tout perdu: leur souveraineté territoriale, leur souveraineté. sécuritaire et leur diplomatique.
L’unilatéralisme français ressemble, à bien des égards, à un retour des siècles obscurs de la traite négrière et de la colonisation.
Pourtant la France est très bien placée pour comprendre qu’aucun peuple ne peut accepter qu’on lui refuse de décider lui-même de son avenir.
En imposant toute seule son agenda dans la lutte contre le terrorisme, la France crée conditions d’une légitime révolte, comme c’est le cas au Mali, avec de graves risques de pousser des pans entiers de la population malienne dans les rangs des djihadistes