MACKY SALL, AU CRIBLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE !

04 - Janvier - 2022

Le bilan clinquant des réalisations du régime en place établi par le Président Macky Sall luimême, lors de son adresse à la Nation du 31 décembre dernier, n’agrée pas certains membres de la société civile. Selon ainsi le président fondateur du Think tank Afrikajom Center, Alioune Tine, et le président du Think Tank Leadership, éthique, gouvernance et stratégies pour l'Afrique (Legs Africa), Elimane Haby Kane, 2021 est une «année triste» du fait des «inégalités «extrêmement profondes dans notre pays ». Interpellés par Sud Quotidien, les deux acteurs de la société civile prennent ainsi le contrepied du bilan des réalisations vendues par le chef de l’Etat, Macky Sall. Non sans manquer de pointer également du doigt la question épineuse de la gouvernance malmenée ces derniers temps-ci par des scandales financiers dans des institutions publiques, et autres inégalités sociales dites «profondes» qui minent le pays.

Entre le président de la République, Macky Sall, et certains acteurs de la société civile dont Alioune Tine, président fondateur du Think tank Afrikajom Center et Elimane Haby Kane, président du Think Tank Leadership, éthique, gouvernance et stratégies pour l'Afrique (Legs Africa), on n’a pas le même point de vue sur le bilan de l’année 2021. En effet, si le chef l’Etat, Macky Sall, semble saluer le travail accompli par son gouvernement au cours de 2021 au point d’y consacrer une large part dans son discours à la Nation à l’occasion du nouvel an prononcé le 31 décembre dernier, Alioune Tine, par ailleurs ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (RADDHO), voit les choses autrement. En effet, selon lui, contrairement à ce qui est dit, «2021 est une année triste» du fait des «inégalités qui sont extrêmement profondes dans notre pays». «2021 est une année qui a mis à nu notre impuissance face à la crise sanitaire.

En effet, même si ce qu’on avait dit au départ concernant les ravages que ferait cette pandémie en Afrique n’a pas eu lieu, n’empêche que la Covid-19 a montré la faiblesse et la vulnérabilité de notre système sanitaire. Nous dépendrons beaucoup de l’extérieur. La preuve : nos autorités publiques, dès qu’elles tombent malades, vont se soigner à l’extérieur et très souvent, elles meurent à l’extérieur des frontières du pays. C’est là une situation bien triste. Il est donc impératif de se pencher sur cette situation mais aussi sur les inégalités qui sont extrêmement profondes dans notre pays », a-t-il laissé entendre.

Alioune Tine d’ajouter : «Nous avons le Train express régional qui est magnifique, qui a couté énormément d’argent, mais à côté, on a des enfants qui sont dans des écoles complétement délabrées avec comme table bancs des briques». Poursuivant son propos, le président fondateur du Think tank Afrikajom Center soulignera que «cette situation montre les contrastes qui existent dans notre pays et sur lesquels, il urge de travailler pour désamorcer à temps cette bombe sociale avant qu’elle n’éclate». Dans la foulée, il plaide donc pour un changement rapide de «cap» notamment dans le domaine de la gouvernance des affaires publiques. Un domaine qui est cependant passé sous silence par le chef l’Etat, Macky Sall, dans son discours à la Nation à l’occasion du nouvel an prononcé le 31 décembre dernier. Et ce, malgré le contexte actuel que traverse le Sénégal, marqué par divers scandales dont l’affaire de trafic de passeports diplomatiques, celle de détournement de deniers publics à la Poste et au Trésor public pour ne citer que ceux-là.

DE LA NÉCESSITÉ D’UN PARQUET FINANCIER

Ces scandales poussent le Consultant en Gouvernance et Développement International, Elimane Haby Kane, par ailleurs président du Think Tank Leadership, éthique, gouvernance et stratégies pour l'Afrique (Legs Africa) à rappeler au chef de l’Etat l’idée de création d’un parquet financier, un sujet qu’il avait évoqué lors de son discours du 31 décembre 2020 mais qui est complétement occulté cette année. « Il est important au Sénégal d’aller vers un pôle économique et financier au niveau de la Justice. Je crois d’ailleurs que le Forum civil a déjà formulé une proposition dans ce sens comme c’est le cas dans d’autres pays», a-t-il suggéré. «L’importance dans tout cela, c’est qu’il y ait des juges spécialement dédiés aux délits et crimes économiques et financiers. Qu’ils soient suffisamment formés et exclusivement dédiés à ces délits, notamment à partir des rapports de corps de contrôle. Ils pourront aussi s’autosaisir sur d’autres cas qui ne viennent pas des rapports », ajoutera encore le président de l’Ong Legs Africa.

Sud Quitidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

11 - Mai - 2024

Revue de presse: les manquements à la gouvernance du secteur de la pêche à la loupe des journaux

Une diversité de sujets occupe la une des journaux du samedi avec un penchant pour le contenu des rapports de la Cour des comptes dernièrement rendus publics et portant entre autres...

10 - Mai - 2024

TCHAD : DEBY PROCLAME GAGNANT DE LA PRESIDENTIELLE, SON PREMIER MINISTRE CONTESTE

C’est la surprise au Tchad : trois jours seulement après le vote pour la présidentielle, l'annonce est tombée hier soir à Ndjamena. Le président de la...

10 - Mai - 2024

LETTRE OUVERTE À BASSIROU DIOMAYE FAYE (PAR NGUGI WA THIONG'O ET BOUBACAR BORIS DIOP)

Excellence, Monsieur le président de la République, Permettez-nous de nous présenter avant d'en venir au cœur de notre propos. Nous sommes Ngugi Wa Thiong'o du Kenya...

10 - Mai - 2024

Le Parti Socialiste salue ses retrouvailles avec Khalifa Sall pour faire face aux « nouvelles générations »

Le jeudi 9 mai 2024, le bureau du Conseil consultatif des Sages du Parti Socialiste (PS) s’est réuni à la maison du parti sous la présidence de M. Guirane Ndoye....

10 - Mai - 2024

Amorces de rupture: Diomaye «clone» Macky

L’élection du président de la République Bassirou Diomaye Faye a suscité beaucoup d’espoir chez les Sénégalais, surtout du fait de la rupture...