MACKY SALL, RENONCEZ A VOS AMBITIONS PERSONNELLES ! (PAR IBRAHIMA THIAM)

03 - Juin - 2023

Jeudi dernier Macky Sall, a donc lancé le « dialogue national », avec cette question : l’a-t-il fait en tant que chef de l’État sénégalais ou potentiel candidat à un troisième mandat en février prochain ?
En réalité ces journées snobées par l’opposition, (où est le dialogue ?) ne sont qu’un écran de fumée pour dissiper sa mauvaise gestion, et de se refaire une virginité afin, de pouvoir se représenter à la présidentielle de 2024.
Sa candidature est d’autant plus probable, certaine même, que l’horizon vient de s’éclaircir « miraculeusement » avec le retrait de l’arène politique de son principal opposant, Ousmane Sonko, condamné par contumace à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, ce qui le rend désormais inéligible.
J’ai toujours dit qu’il ne fallait pas instrumentaliser la justice, ayant trop de respect pour les magistrats et l’institution qu’ils représentent, et celle-ci dans ce procès n’a fait qu’appliquer les dispositions du code pénal. Je ne vois donc pas derrière ces poursuites et cette condamnation la main diabolique d’un Deus ex machina, locution latine pouvant être traduite par « Dieu sorti de la machine », nommé Macky Sall. En revanche force est de constater que depuis Karim Wade et Khalifa Sall, et aujourd’hui Ousmane Sonko, ses opposants se retrouvent tous au tapis par suite de de démêlées judiciaires. C’est sans doute une coïncidence, mais une coïncidence qui nourrit le soupçon.
Si on ajoute à cela qu’il transgresse lui-même son engagement à ne pas effectuer un 3ème mandat, on comprend que la communauté internationale s’émeuve d’une telle dérive dans un pays qui se flatte d’avoir instauré depuis son indépendance en 1960 une démocratie qui fait honneur au continent et qui est un exemple pour beaucoup de pays africains.
L’objectif premier de n’importe quel dirigeant politique au pouvoir est d’unir son peuple et non de le diviser, le fracturer. Or aujourd’hui à quoi assiste-t-on depuis quelques jours avec tristesse et colère ? A des affrontements très violents, sanglants, qui s’apparentent à des émeutes, entre des éléments d’une jeunesse désabusée, sans avenir, et les forces de sécurité. Bilan, déjà dix morts, des victimes qui viennent s’ajouter aux treize autres de 2021 pour les mêmes motifs. Quel chef d’État, attaché aux principes républicains, peut être satisfait d’un tel bilan ? Cet entêtement de Macky Sall à conserver le pouvoir a aujourd’hui un prix, celui du sang, qui plus est du sang versé par une partie de la jeunesse sénégalaise. Le but de la politique n’est-il pas de gérer le mieux possible les affaires de la cité, comme le préconisaient Platon et Aristote ? En aucun cas de remplir les cimetières des cadavres de ses opposants. Macky Sall pourrait un jour devoir rendre des comptes sur ces évènements tragiques pour lesquels, comme chef de l’État, il porte une part de responsabilité.
Aujourd’hui l’homme se retranche derrière des arguties juridiques pour légaliser sa candidature à un troisième mandat, mais il aura beau faire, légalité ou pas, il a perdu toute légitimité auprès du peuple sénégalais et les derniers évènements le confirment amplement. Jamais durant son histoire le Sénégal, réputé pacifique et accueillant, n’a connu un tel climat de guerre civile, alors s’il vous plaît, monsieur le Président, utilisez les quelques mois qui restent de votre actuel mandat pour apaiser le pays, et non susciter la haine, et redonner espoir à nos compatriotes, c’est le plus grand service que vous pouvez rendre à votre pays. Il est encore temps, mais c’est urgent.
Vous pourrez alors quitter la scène politique la tête haute !
Ibrahima Thiam, Président du mouvement Autre Avenir

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Juin - 2024

APR FRANCE : OU SONT LES 80 MILLE EUROS RESTANTS DE LA CAMPAGNE ELECTORALE ?

C’est une bombe à retardement qui pourrait faire voler en éclats ce qui reste de la DSE APR France. Un flou épais entoure le sort qui est réservé aux 80...

31 - Mai - 2024

Sonko : «Nous savons d'où viennent tous ces agissements... rien ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal»

Dans une déclaration de plus de 8 minutes, le Premier ministre Ousmane Sonko a brisé le silence jeudi, mettant ainsi fin aux polémiques récentes. Pour le chef du...

31 - Mai - 2024

A Bamako, Bassirou Diomaye Faye et Assimi Goita ont parlé de partenariat et d’intégration

(APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et son homologue du Mali, le colonel Assimi Goita, ont passé en revue, jeudi à Bamako, les axes...

31 - Mai - 2024

Le renforcement de la coopération bilatérale au menu des échanges entre les présidents Faye et Traoré

Le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye et son homologue du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, ont échangé jeudi à Ouagadougou sur...

30 - Mai - 2024

APR FRANCE : LES 10 000 EUROS DE LA DISCORDE

Enorme crêpage de chignon des femmes de l’APR/France. A l’origine de la brouille, l’utilisation des dix mille euros offerts par l’ancien président, Macky Sall,...