MACKY SALL : UN PRESIDENT NE DEVRAIT PAS FAIRE ÇA ! (PAR IBRAHIMA THIAM)

08 - Août - 2023

En décidant il y a quelques semaines de renoncer à un troisième mandat et de ne pas se représenter en février prochain, Macky Sall a fait preuve d’intelligence politique et soigné sa sortie, partant du principe qu’il ne faut pas injurier l’avenir. Qui sait en effet si dans les années qui viennent il ne briguera pas à nouveau le suffrage des électeurs. Dans le doute, mieux vaut donc les brosser dans le sens du poil.

Pourquoi faut-il donc qu’aujourd’hui il entache cette révérence élégante, saluée par tous, en accordant l’absolution à Karim Wade et Khalifa Sall deux voleurs de grand chemin qui ont détroussé les finances publiques. Faut-il rappeler que ce dernier, alors maire de Dakar, a été condamné à 5 ans de prison ferme pour avoir détourné la caisse d’avance de la mairie de la capitale sénégalaise, 1,8 milliard de francs CFA ?

Quant à Karim Wade, le fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, est-il nécessaire de rappeler qu’il a été condamné en 2013 pour enrichissement illicite et qu’il vivait en exil au Qatar ?
Or voilà qu’aujourd’hui, ceux qui auraient pu figurer dans le film « Ali Baba et les 40 voleurs » viennent de se voir délivrer un certificat de virginité par les députés sénégalais qui ont voté une réforme du code électoral qui va permettre à ces deux délinquants en col blanc de se présenter aux élections présidentielles de février 2024. On voudrait blanchir de l’argent sale qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Quel exemple affligeant donné au peuple !
Et quelle crédibilité pourrait avoir demain l’un de ces deux individus s’il était élu président de la République. Crédibilité aux yeux des sénégalais les premiers et de la communauté internationale, en second ? Quelle confiance pourrait-on avoir en lui ? Quelle assurance aurait-on qu’il ne piochera pas dans les caisses de l’État, on connait le dicton « voleur un jour, voleur toujours ».

La porte est désormais ouverte à une grâce présidentielle de ces deux ex-dirigeants qui font honte à la politique. Macky Sall l’aurait-il accordée s’il avait brigué un troisième mandat, sans doute pas, mais aujourd’hui qu’il y a renoncé il refile la patate chaude à ses successeurs. Pas très glorieux !
Ainsi d’un côté, on sort de l’arène politique Ousmane Sonko pour de sordides questions de mœurs et on fait rentrer deux anciens gladiateurs déchus qui ont eu le tort d’aimer un peut trop l’argent des autres. Allez y comprendre quelque chose !
Dans une telle basse-cour, une poule elle-même n’y retrouverait pas ses poussins.

Ibrahima Thiam, Président du mouvement UN AUTRE AVENIR

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Juin - 2024

Sonko sur l’affaire Mame Mbaye Niang : « Ce dossier est maintenant sur ma table »

Le dossier Prodac, au cœur du feuilleton judiciaire entre Mame Mbaye Niang et Sonko, va connaitre des rebondissements. L’annonce a été faite par le leader du Pastef,...

09 - Juin - 2024

EMMANUEL MACRON ANNONCE LA DISSOLUTION DE L'ASSEMBLEE NATIONALE APRES LES RESULTATS DES EUROPEENNES, ET DES ELECTIONS LEGISLATIVES LE 30 JUIN ET LE 7 JUILLET

Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 9 juin, la dissolution de l'Assemblée nationale, au soir d'élections européennes marquées par la large victoire de...

08 - Juin - 2024

LE PARTI SOCIALISTE FACE À L'HISTOIRE (Par Diabira Sikhou )

Les défis et les enjeux sont de taille aujourd'hui au Sénégal. Tout Sénégalais conscient et soucieux du devenir du pays et du peuple sait qu'il faut faire...

07 - Juin - 2024

Moundiaye Cissé : « Sur 326 partis politiques, 70 n’ont pas d’adresse connue, seuls 3 déposent leurs états financiers »

C’est une information qui va sans doute relancer le vieux débat sur la nécessité impérieuse de rationaliser les partis politiques au Sénégal. Selon...

07 - Juin - 2024

Guy Marius Sagna: "Nous avons changé de Président, de PM... mais le système est encore là"

"Ma lutte n'est pas contre des hommes, mais contre le système", cette phrase a caractérisé la politique d'Ousmane Sonko ces dernières années. "Changer le...