Macky sur sa chaise anglaise... ( Par Adama Gaye)

Détournons nos yeux de cette chaise anglaise d’où, hier encore, de sa voix plaintive, au milieu de ses gémissements, Macky SALL a tenté de nous divertir pour que nous oublions les enjeux essentiels qui doivent retenir notre attention.
Ses dérapages ont fini de justifier son congédiement pour fautes lourdes en séries et incapacité à diriger notre pays.

Refixons le cadre. À son habitude, en spécialiste de ce que ses communiquants appellent sa colère noire, celle qu’il affecte pour distraire la galerie, et copiant, trichant, encore, sur Macron, il a décidé, dans une précipitation totale, de faire une interview sur deux chaînes françaises*.

Pour y débiter des âneries de Douloumadjicien, qui s’imagine en Huntington.
Se projetant en Clausewitz en padame-jahennes, ces sandales en caoutchouc de pneus usés, sa posture classique de victimisation d’hier avait pour but en apparence de sauver son beau-frère, pris les mains dans le cambouis d’un mega-crimeRIZ.
Ne nous y trompons toutefois pas: c’était surtout aussi pour qu’on oublie qu’il est mêlé dans ce scandale que certains soupçonnent même d’être le prétexte à un blanchiment incluant de la...drogue.
Écoutons-le, gémissant, de cette chaise anglaise qui s’en trouve agitée: “Ce n’est pas au moment où nous mettons la force Covid19, que nous organisons la riposte et venons en aide aux populations et tutti quanti qu’il faille (son français de grand blessé de guerre!) parler de transports de vivres et de contrat de riz”.

Sa chaise anglaise vient de recevoir une décharge lourde.
Macky SALL y est toujours assis et continue ses saillies. “Au moment où nous nous occupons de la dette, c’est pas pertinent de nous en détourner”.

Trop, c’est trop. Éloignons-nous vite de cet écosystème puant.

Et faisons le débriefing dans un cadre plus calme et surtout aseptisé.

1- Retenons que parce qu’il dit s’occuper de réponses à la crise sanitaire actuelle (ce pourquoi les sénégalais le paient), Macky SALL estime, si on le reprend crûment, qu’il est incorrect de lui parler des magouilles à milliards sur le transport et le contrat autour du riz impropre à la consommation que son beau-frère, de mèche avec son propre fils, Amadou SALL, et ses acolytes libanais, Éric et Samir Bourgi, plus sans doute ce minuscule ministre des transports, ont commises. Voudrait-il nous dire que les arnaques et le pillage des deniers publics sont solubles, peuvent être passées par pertes et profits, pendant la crise du coronavirus, qu’il ne s’y prendrait pas autrement ! Nous lui disons non, en le regardant froidement pendant qu’il est occupé sur sa chaise anglaise.

2- Depuis sa chaise anglaise, l’ignare-voleur pense hélas pouvoir nous prendre de haut. Écoutons-le, encore: “Je m’occupe de la dette africaine”, éructe-t-il, de tous ses pores.
Il en oublie de nous dire que sa demande a été sèchement rejetée par les pays créanciers. Ces derniers, pas dupes pour un sou, savent qu’il n’y est intéressé que pour réduire la pression fiscale qu’il a imposée au pays mais d’abord blanchir les escroqueries qui l’ont poussé à contracter des dettes pour des projets mauvais à seule fin de s’enrichir avec ses acolytes.
Il ne veut surtout pas que la rumeur d’un énième scandale touchant sa famille monte et arrive dans les oreilles des créanciers du Sénégal pour qu’ils ne soient pas compatissants à son plaidoyer intéressé.

3-Sans mesurer la faute de goût qu’il pose, le fait qu’il s’adresse à des chaînes françaises auprès de deux journalistes certes talentueux que j’ai connus à leurs débuts (l’un, Boisbouvier, à la Baule, l’autre, Perelman, en le faisant venir au Nigeria voici plus de 20 ans) est une grande insulte au peuple sénégalais. Moins parce qu’il n’a pas voulu parler à des journalistes sénégalais qu’il a transformés pour l’essentiel en serpillères mais pour avoir choisi un créneau médiatique étranger pour dire à ses compatriotes qu’il allait allonger la durée horaire du couvre-feu.
Plus servile et soumis, mentalité de neo-colonialisé, que lui, tu meurs. Il se pourrait même qu’il pense aux desserts de la France, même sur sa chaise anglaise.

Au final, dettes maintenues, souveraineté bradée, coronavirus conforté par des deals criminels, Macky SALL, l’illégitime, voleur de la dernière élection présidentielle, a raté une belle occasion de ne pas aller sur Rfi-France24 pour y déployer son amateurisme et ses gémissements qui ont fini d’achever des sénégalais écartelés entre une pandémie mortelle et une famine à leurs portes.

Ce qui y est plus grave pour un tel peuple si attaché à ses valeurs culturelles, c’est que plus il parle ou agit, à travers sa confrérie des voleurs, celle du KGKT qu’il est, plus les sénégalais se meurent de honte.
Reste sur ta chaise anglaise. Déverse y tes saillies. Continue tes micmacs que nous recensons de loin.
Mais, de grâce, boucle-la: nous ne supportons plus tes mièvreries découvertes de tous, même du dernier bébé sénégalais, tous savent que tu es un menteur et voleur.

Reste, et fais-en ta demeure, sur cette chaise musicale. Ton ventre rempli de ribaas, déchets, t’en supplie. Il te parle de temps à autre, d’une vigoureuse complainte, qui semble te dire: “est-ce qu’il n’est pas temps que tu détales ?”.
Nous validons...

Adama Gaye, Le Caire, 18 Avril 2020

Ps: Avez-vous noté que la question du franc cfa qui était la grande question à la fin décembre jusqu’au début du mois de janvier n’est plus nulle part dans les discours.
On a fait quoi du projet de monnaie ouest africaine? Quid de l’Eco?
Plus personne ne voit le visage du sympathique Docteur NDONGO Samba SYLLA. Celui du Professeur Seydi a pris toutes les petites lucarnes.
C’est dire que Corona a chassé la monnaie.
C’est grave. Autant les dirigeants africains ont été surpris impreparés par le surgissement du virus, autant en jetant aux orties le débat monétaire, pourtant incontournable, ils ajoutent à la fragilité de nos pays.
Voici encore la preuve de leurs déficiences en leadership : ils sont incapables de suivre simultanément plusieurs questions. Compter sur eux pour remettre nos pays sur de solides rails pendant et après cette pandémie, c’est un doux rêve...

A l’un des 2 journalistes français qui l’ont interviewé hier j’ai dit clairement que le temps est révolu où nous tolérions encore cette collaboration adultérine entre médias déconnectés des enjeux vrais et escrocs officiels, fussent ils des chefs d’état...