Madiambal Diagne écrit au ministre de la Justice pour l'autoriser à traduire Téliko devant la Chambre criminelle

12 - Juin - 2021

Conformément aux dispositions pertinentes de l'article 25 de la loi organique n°2017- 10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats, Madiambal Diagne a envoyé une correspondance au ministre de la Justice, Garde des Sceaux, pour demander une autorisation de traduction du magistrat Souleymane Teliko, pour des poursuites pénales, devant la Chambre criminelle. Le sort du magistrat est entre les mains du ministre Malick Sall, informe L’Observateur.

Mais, comme le magistrat en poste à la Cour d'Appel de Thiès bénéficie d'une juridiction de privilège, le journaliste a adressé une correspondance à la date du 7 juin, à Malick Sall, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, ayant pour objet : «Demande d'autorisation de poursuites pénales contre le magistrat Souleymane Teliko».

Dans sa missive, Madiambal écrit: «Au cours d'une audience publique devant le tribunal correctionnel de Dakar, le 3 juin 2021, le magistrat Souleymane Teliko, partie civile au procès nous opposant dans le cadre d'une procédure en diffamation, a eu à déclarer devant la barre que Madiambal Diagne est d'une mauvaise réputation. Quand il était greffier, il avait été poursuivi pour escroquerie et pour viol sur une fille mineure». Des accusations «totalement mensongères», note le journaliste et «portent gravement atteinte à mon honorabilité et sont d'une extrême gravité, d'autant qu'elles sortent de la bouche d'un
magistrat».

Des propos de Souleymane Teliko qui ont été largement relayés par les médias au lendemain du procès. Et le journaliste craint que sa qualité de magistrat puisse donner du crédit à ses accusations. Toujours dans la correspondance, Madiambal Diagne fait savoir au Garde des Sceaux que Souleymane Teliko a indiqué que les documents de preuve versés dans la procédure, justificatifs de la vérité des faits qu'il a eus à alléguer, lui ont été remis par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Malick Sall et qu'ainsi, «le ministre de la Justice a trahi la justice en remettant à un journaliste des documents confidentiels pour comploter contre un magistrat», Madiambal Diagne estime que de telles allégations ne sauraient ne pas être élucidées car au-delà de son honneur atteint, l'opinion publique est en droit de savoir si les affirmations de Souleymane Teliko sont vraies ou fausses.

Et pour l'image des Institutions judiciaires ainsi que pour la crédibilité et l'honneur des différents acteurs, que les accusations de complot ourdi par le ministre de la Justice contre un magistrat soient tirées au clair. J'estime que Souleymane Teliko, magistrat en poste à la Cour d'Appel de Thiès, m'a outragé, diffamé, a porté atteinte à mon honneur et a diffusé de fausses nouvelles et est auteur d'une dénonciation calomnieuse contre ma personne, en ce qu'il a porté des accusations fausses qui seraient susceptibles de faire l'objet de poursuites pénales et criminelles. J'ose croire que sa qualité de magistrat ne lui garantirait pas une impunité, encore qu'il a violé son serment de magistrat pour n'avoir pas observé, en tout, la réserve, l'honneur et la dignité que les fonctions de magistrat imposent», précise le journaliste dans sa lettre.

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