Magal de Macké Kadior, Appel des Layénes, Porokhane, Kazou Rajab… L’Etat, face à des «cas communautaires»
Alors que le ministre de l’Intérieur a publié un arrêté visant à interdire tous rassemblements sur la place publique, le calendrier religieux s’annonce déjà chargé avec le Magal de Porokhane, l’Appel des Layènes et le Kazou Rajab. De quoi
mettre l’Etat sur les dents.
Dans la gestion de la maladie à coronavirus, les autorités sanitaires vont devoir faire face à des «cas communautaires» de taille :
les événements religieux. Jusqu’ici repoussées ou étouffés, ces manifestations qui drainent des milliers de personnes refont
surface. C’est dire donc qu’il faudra plus que de la démagogie à
l’Exécutif pour faire annuler ces événements religieux. Magal de
Mbacké Kadior, Appel des Layènes, Porokhane, Kazou Rajab…
lAutant d’événements religieux prévus entre janvier et mars prochain. «Le Magal de Mbacké Kadior sera célébré le 12 janvier prochain», a annoncé Serigne Cheikh Thioro Mbacké, porte-parole de la famille de Gouye Mind. Une déclaration qui sonne comme un uppercut au moment où il est constaté un rebond des cas Covid depuis la fin novembre. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a même fait l’annonce officielle d’une deuxième vague. Une situation qui a obligé son collègue de l’Intérieur à sortir un arrêté visant à interdire «tous rassemblements sur la place publique».
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l’archidiocèse de
Dakar s’y est plié et a demandé à ses fidèles de fêter Noel dans
«l’intimité familiale». Alors qu’à l’opposé «déchirant» presque l’arrêté du ministre de l’Intérieur, Gouye Mind entend célébrer ce
12 janvier le Magal de Mbacké Kadior, commémorant la naissance de Serigne Bara Mbacké, fils du fondateur du mouridisme.
Autre événement religieux en ligne de mire, l’Appel des
Layènes. «Le comité d’organisation est déjà à pied œuvre à trois
mois de l’évènement sous la bénédiction du Khalife général des
Layènes, Seydina El Hadji Abdoulaye Thiaw Lahi», a déclaré,
dans un communiqué rendu public, hier, le Groupement central des Layènes, maitre d’œuvre de l’organisation.
Avant l’Appel des Layènes, une autre date non moins importante figure en bonne place dans le calendrier religieux. Il s’agit du
Magal de Porokhane, qui est en soi le troisième grand rendez-vous de la communauté mouride très le Magal de Touba et le Kazou Razab. Porokhane, événement religieux majeur dédié à Sokhna Mame Diarra Bousso, mère du fondateur du mouridisme, sera célébré le 25 février prochain. Et entre mi et fin mars, Touba déroule le tapis rouge à l’occasion du Magal de Kazou Razab qui commémore la naissance de Serigne Fallou Mbacké.
Des événements religieux de grande envergure qui ont la particularité de drainer des milliers de personnes. Pour l’heure, l’Etat ne s’est pas encore prononcé. Aucun commentaire ni un communiqué officiel n’est noté du côté de la présidence de la République ou du ministère de l’Intérieur. Alors que ces manifestations se précisent. Que ce soit le Magal de Mbacké Kadior, celui de Porokhane, les comités d’organisation se disent déjà être à pied d’œuvre. C’est dire donc que la grande complicité entre l’Etat et les autorités religieuses, qui a prévalu jusqu’ici, n’est presque plus de mise.
Le Groupement central des Layènes, maitre d’œuvre de l’organisation de l’Appel des Layènes a même donné le la. «Dans un contexte de pandémie, le Groupement central des Layènes entend prendre toutes les dispositions idoines pour le respect des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires du pays», assure-t-on. L’exécutif est averti !
Walfadjri