Manifs interdites : L’expression démocratique en danger ?
Participer à l’expression démocratique pose-t-il problème au Sénégal ? Les manifs de la plateforme Aar Li Nu Bokk réclamant transparence dans la gestion du pétrole, dérangent-elles le pouvoir ? Lequel a-t-il répondu aux interrogations des citoyens ?
Pour le ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, accusant ce “groupe d’individus” de l’opposition de vouloir déstabiliser le Sénégal, le préfet doit interdire, sans autre forme de procès, ces manifs de rue.
Mais, au juste, en quoi gênent-elles ? Parce qu’elles font effet, rétorque Me Assane Dioma Ndiaye. Qui rappelle que manifester est un droit constitutionnel, et que ce serait une erreur de donner de “fausses solutions à un vrai problème”. La Constitution est plus forte que Mbaye Ndiaye, rétorque Babacar Diop, membre de Aar Li Bokk, selon qui, la légalité n’a jamais produit de guerre dans un pays.
Cette obstruction à un droit fondamental par les autorités centrales de Dakar, n’agrée pas non plus Alioune Tine, pour qui, le Président Macky Sall, face à cette interpellation citoyenne, doit donner les réponses les plus appropriées de nature à calmer le front.
Une commission d’enquête indépendante, composée d’experts, pour entendre toutes les personnes, indique-t-il, pourrait certainement refréner les ardeurs de Aar Li Nu bokk qui annonce, dans la foulée, une 6e manif, ce samedi, à Guédiawaye. Les gilets jaunes de l’Hexagone, faisant des émules, sous nos latitudes, le rassemblement du week-end dernier, a vu la participation des gilets rouges, une nouveauté au Boulevard du Centenaire.
Me Antoine Mbengue, avocat de l’Etat, loin de ces tumultes et pour qui, l’opposition verse dans l’amalgame, exige que toutes les autorités du régime de Me Wade, impliquées dans ces contrats pétroliers, soient interpellées pour que la lumière jaillisse.