Mbour : Les pêcheurs devaient libérer le site litigieux du futur quai de pêche depuis 2017 (Police)

25 - Décembre - 2019

Les occupants du site destiné au deuxième quai de pêche de Mbour (ouest) ont été informés depuis 2017 de la décision des autorités locales de faire libérer le terrain en question, a déclaré mardi le commissaire de police Mandjibou Lèye, du commissariat central de la ville.
Des heurts sont survenus lundi entre policiers et pêcheurs, les seconds accusant le gouvernement de vouloir les déposséder du terrain prévu pour le futur quai de pêche, afin d'y construire, selon eux, une usine de fabrication de farine de poisson.

Un "recensement des occupants du site" a été fait par les autorités locales, qui ont ordonné la libération du terrain en question par les pêcheurs, a dit M. Lèye lors d'un point de presse à Mbour.

"On leur a même montré le lieu qui devait les accueillir", a-t-il argué, ajoutant qu'une "notification" a été adressée aux pêcheurs, le 30 mars 2017, afin qu'ils libèrent le site.

"J'ai à ma disposition une note circulaire du préfet du département de Mbour et d'autres documents attestant que ce projet date de 2017. Et ce sont des documents sur lesquels les acteurs concernés ont apposé leur signature", a fait valoir le patron du commissariat central de Mbour.

Selon Mandjibou Lèye, des occupants du terrain réservé au futur quai de pêche cherchent à "pousser" les acteurs de la pêche à "se rebeller" contre les autorités locales.

Mais "si l'État veut que ce projet soit réalisé, il le sera parce que notre mission, c'est de veiller aux intérêts de l'État", a soutenu M. Lèye.

"Il fallait [d'abord] discuter avec les véritables acteurs au lieu d'en parler à huit, voire neuf personnes seulement pour venir ensuite nous imposer ce projet", a déclaré Badou Ndoye, l'un des contestataires.

"Si nous nous opposons à la construction de cette infrastructure, c'est parce que le site choisi est le seul étant capable d'accueillir nos grandes pirogues", a fait valoir M. Ndoye.

Le pêcheur âgé de 80 ans ajoute : "On ne peut pas emmener nos pirogues ailleurs. Si le ministre [des Pêches], au lieu de se limiter à une réunion à la préfecture, était venu voir le site, il allait savoir si le projet pouvait être réalisé ici ou non."

Selon Mandjibou Lèye, 11 des contestataires ont été arrêtés lors des heurts survenus lundi.

Le ministre des Pêches et de l'Economie maritime, Alioune Ndoye, a dénoncé des "stratégies d'acteurs qui n'ont rien à voir avec les intérêts des pêcheurs de Mbour".

Arrivé dans cette ville à la suite des heurts entre policiers et pêcheurs, il a dénoncé la "désinformation" consistant à faire croire aux populations locales qu'une usine de farine de poisson est en construction sur le site en question, en lieu et place d'un quai de pêche. "Ce qui est absolument faux !" a martelé M. Ndoye.

Selon lui, l'infrastructure prévue sur le terrain litigieux est un quai de pêche qui va coûter trois milliards de francs CFA. Ce sera le deuxième quai de pêche de la ville de Mbour.

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