Mondial-2018: Sénégal: des obstacles, mais la foi pour éviter la débâcle

12 - Mars - 2018

Matchs amicaux sans lustre, stade à la pelouse impraticable, inquiétudes sur le poste stratégique de gardien: pour sa deuxième participation à une Coupe du monde, le Sénégal devra surtout compter cet été en Russie sur la ferveur et les prières de tout un peuple.

Malgré un palmarès continental et mondial toujours vierge, les aficionados croient dur comme fer aux chances des "Lions de la Teranga" de ramener pour quatre ans le trophée à Dakar, où il fait une halte de deux jours dans son périple planétaire.

"On part pour gagner la coupe et la ramener encore ici au Sénégal", affirme Pape Ngome, un supporter venu admirer le trophée exposé lundi au Grand Théâtre de Dakar.

"Je n'aurais jamais imaginé voir la Coupe du monde", s'émerveille Cécile, une autre visiteuse. "On veut amener la coupe en Afrique. On va gagner, allez les Lions!".

"Il ne faut pas se donner de limites", avait lancé dimanche le chef de l'Etat Macky Sall à la foule, devant les grilles du palais présidentiel, après avoir reçu le trophée des mains de Christian Karembeu, membre de l'équipe de France victorieuse de l'édition 1998.

"Le Sénégal est honoré de recevoir aujourd'hui la Coupe du monde, non pas en tant que champion, mais ça ne saurait tarder, Inchallah", a-t-il ajouté, sollicitant les prières de tous les chefs religieux pour accompagner l'équipe.

Il a également souhaité bonne chance aux autres équipes africaines (Nigeria, Maroc, Tunisie et Egypte) qualifiées: "L'Afrique doit gagner la Coupe du monde et le Sénégal doit ouvrir le bal".

Pour sa première participation, en 2002, le Sénégal avait vaincu en match d'ouverture la France (1-0), tenante du titre, et s'était hissé jusqu'en quarts de finale.

- Ouzbékistan et Bosnie en mars -

Le sélectionneur Aliou Cissé, capitaine de l'équipe en 2002, a convoqué 30 joueurs pour les deux premiers matches de préparation, le 23 mars contre l'Ouzbékistan au Maroc et le 27 contre la Bosnie-Herzégovine en France.

Après un rassemblement au Sénégal en mai, l'équipe effectuera son principal stage dans la station thermale française de Vittel, avant de rencontrer le Luxembourg, la Croatie et une cinquième nation encore à déterminer.

Les retards de la préparation et le modeste niveau des adversaires retenus ont suscité les critiques et les inquiétudes. "Il est clair qu'on aurait voulu jouer de grandes nations", a reconnu Aliou Cissé, qui a néanmoins appelé à ne "pas sous-estimer" l'Ouzbékistan ou la Bosnie.

Le sélectionneur a invité la Fédération nationale à choisir une équipe sud-américaine comme cinquième adversaire, alors que le Sénégal jouera son dernier match de poule contre la Colombie, après la Pologne et le Japon.

Aliou Cissé n'a pas caché ses inquiétudes sur l'état de forme de certains joueurs, en particulier au poste clé de gardien de buts. "Il n'y a que Khadim (Ndiaye) qui joue avec Horoya (Guinée) et Pape Seydou (Ndiaye) dans le championnat local (Jaraaf), mais le reste c'est un peu plus difficile. Abdoulaye (Diallo) de Rennes ne joue pas beaucoup, Alfred (Gomis) à SPAL (Italie) c'est pareil", a-t-il déploré.

- 'Sortons les chapelets' -

En visite à Dakar, l'ancien président de l'Olympique de Marseille, le Franco-Sénégalais Pape Diouf, a lui aussi tempéré l'optimisme ambiant: "Croire que mécaniquement le Sénégal va se qualifier pour les quarts de finale", comme en 2002, serait méconnaître la difficulté de la compétition, a-t-il dit. "Sortons les chapelets et prions", a-t-il souri.

La victoire contre la France en "2002 était un miracle", selon Pape Diouf. Si le Sénégal se qualifie à nouveau pour les quarts de finale, je dirai que le miracle s'est reproduit".

Autre ombre au tableau, l'absence de match de préparation au Sénégal, en raison notamment de l'état de la pelouse du stade de Dakar, alors que pratiquement tous les joueurs de la sélection évoluent dans les championnats européens.

"On aurait aimé jouer un match au moins à Dakar. Pour l'instant, ce n'est pas possible", a regretté Aliou Cissé. "Rencontrer notre public, rencontrer le peuple sénégalais, c'est ce dont on rêve".

Selon l'ancien sélectionneur Amara Traoré (2009-2012), lui aussi membre de la sélection de 2002, parmi les lacunes de la préparation, celle-ci est la "plus dommageable".

"Pour resserrer les liens avec le public, il était important de jouer un match de préparation au stade Léopold-Sédar-Senghor", a-t-il déclaré à l'AFP, y voyant une source de "pression positive" pour les joueurs.

afp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Décembre - 2022

COUPE DU MONDE : L'ALLEMAGNE PREND LA PORTE, L'ESPAGNE ET LE JAPON EN 8ES AU TERME D'UNE SOIREE FOLLE

Sensation au Qatar. Malgré sa victoire face au Costa Rica (4-2), l'Allemagne est éliminée de la Coupe du monde. La Mannschaft subit la victoire dans le même temps du...

01 - Décembre - 2022

COUPE DU MONDE : ROMELU LUKAKU, SYMBOLE DE L’ECHEC BELGE

La génération dorée du football belge termine sur une fausse note. Pour la première fois depuis l’Euro 2000, la Belgique n’est pas parvenue à...

30 - Novembre - 2022

SÉNÉGAL – EQUATEUR : L’ÉQUIPE NATIONALE S’EXPOSE À DES SANCTIONS DE LA FIFA

La FIFA annonce, ce mercredi matin à travers un communiqué, qu’elle ouvre une procédure disciplinaire contre le Sénégal. « La Commission de...

30 - Novembre - 2022

La presse espagnole annonce un accord Cristiano Ronaldo-Al-Nassr !

«Cristiano Ronaldo quitte Manchester United d'un commun accord, et avec effet immédiat. Le club le remercie pour son immense contribution au cours de ses deux séjours à...

30 - Novembre - 2022

Revue de presse: Les quotidiens savourent la victoire des Lions sur l’Equateur au Mondial de football

Des quotidiens transportés d'une grande joie, à l'image des supporters des Lions du Sénégal, sont parvenus mercredi à l'APS. Pour la dernière...