Monnaie commune des Etats AES : Danger sur le franc CFA

22 - Juillet - 2024

La 9ème revue annuelle des « réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’UEMOA » s’est tenue à Niamey le 16 juillet 2024. Ce sommet qui s’est tenu juste après la mise en place de l’Alliance des Etats du Sahel avec, à la clé une nouvelle approche des pays AES vers le renforcement de leur intégration et comme prochaine étape l’adoption d’une monnaie commune aux trois Etats. Ce qui leur permettra, sous peu, de disposer du levier de leur « politique monétaire ».

Le Burkina Faso a déjà donné le ton par l’adoption, en séance du conseil des ministres du 17 juillet 2024, d’un nouveau Code des douanes et Code fiscal. Cette évolution n’est pas sans secouer la zone F CFA qui perd ainsi trois de ses huit membres. En effet, l’Union Douanière, premier palier de l’intégration économique et monétaire au niveau UEMOA, est remise à plat.

Les répercussions de ce détachement monétaire AES sont différemment appréciées selon que l’on se trouve d’un côté ou de l’autre de cette zone monétaire. Si pour les Etats AES, après un tassement de leur économie, une croissance nette est attendue avec comme principal levier l’adoption d’un taux de change flottant, en revanche, pour les 5 autres Etats de l’UEMOA, au vu de la rigidité des taux de change et des cordons douaniers et fiscaux mis en place, (TEC UEMOA absorbé par le TEC CEDEAO), leur marge de manœuvre reste ténue.

L’ancien espace CEDEAO risque de se retrouver avec pas moins de 10 différentes monnaies couplées à autant de politiques monétaires. Cette question éminemment technique face aux arguments politiques à tendance plutôt « souverainiste», met en exergue le fait que la monnaie est un important levier de pilotage de l’économie, à utiliser avec prudence et dextérité, pour accompagner les efforts de développement des pays. La principale limite reprochée au CFA est liée à sa surévaluation, son inconvertibilité hors de sa zone et le manque de financement de l’économie, à cause de l’arrangement institutionnel entre le Trésor public français et l’arrimage du franc CFA à une monnaie forte qui constitue la principale limite technique reprochée au F CFA.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Octobre - 2023

Etat de droit au Sénégal : Le Forum Civil pointe du doigt le recul démocratique et le recours à la violence par l’Etat

Le Forum Civil a fait une analyse sans complaisance de la situation sociale et politique du Sénégal. Dans une déclaration parvenue à Dakaractu, Birahim Seck et ses...

05 - Octobre - 2023

Recours à la cour suprême : »Antoine Diome, m’autorisez-vous à me rendre à Dakar plaider le dossier ? », (Juan Branco)

La Cour Suprême va se prononcer, ce vendredi, sur le référé liberté introduit par les avocats de Ousmane Sonko à la Cour Suprême. Cela fait suite...

04 - Octobre - 2023

Vers un abonnement payant pour Facebook et Instagram ? Le groupe Meta l'envisage en Europe

Un abonnement plus cher que Netflix pour continuer à "scroller". Les utilisateurs des applications Facebook et Instagram en Europe pourraient se voir proposer un abonnement payant pour...

04 - Octobre - 2023

Carla Bruni révèle avoir eu un cancer du sein

"J'ai longtemps hésité avant de parler". Dans une publication sur Instagram, Carla Bruni a révélé ce mercredi 4 octobre avoir eu un cancer du sein il y a quatre...

04 - Octobre - 2023

ISMAILA MADIOR FALL SUR L’AFFAIRE SONKO-ADJI SARR: « LA CONDAMNATION PAR CONTUMACE NE PEUT PAS ÊTRE DÉFINITIVE »

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a affirmé mardi soir sur le plateau Sen Show de la SEN TV que la condamnation par contumace de Ousmane Sonko, dans l’affaire Adji Sarr ne...