MORT DE FRANÇOIS MANCABOU : UN CRIME D’ÉTAT COMMIS PAR UN RÉGIME ASSASSIN, AUX ABOIS

14 - Juillet - 2022

Hélas, le sang d’un sénégalais vient de couler, une nouvelle fois. Une victime de plus est tombée sous le régime sanguinaire de Macky Sall : une victime de trop. L’ignoble assassinat de François MANCABOU suite à d’horribles actes de torture constitue un homicide volontaire d’une extrême gravité. Aucune justification ne saurait être apportée à ce crime d’état abominable commis contre un citoyen, qui, et quel que soit les accusations portées à son encontre (dont il faut d’ailleurs apporter la preuve) jouit de la présomption d’innocence jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par un tribunal. Toute tentative visant à maquiller ce crime est vaine. La thèse de la mort accidentelle ou consécutive ne convainc personne, constitue une insulte à l’intelligence des citoyens et à la mémoire du disparu. Lorsqu’il a été arrêté le 17 juin 2022, François Mancabou était bien portant physiquement, et ne présentait aucun signe de fragilité. Il ne faut pas tourner autour du pot : Français MANCABOU est mort après avoir été torturé d’une manière violente et atroce par la police nationale agissant sous les ordres du régime assassin de Macky Sall. De nombreux rapports des organisations de la société civile et du comité contre la torture des Nations Unies accablent la police nationale et les services pénitentiaires et confirment que la torture (sous sa forme physique et morale) est une pratique ancrée et répandue au Sénégal.

L’article 295-1 du Code Pénal définit la torture comme « les blessures, coups, violences physiques ou mentales ou autres voies de fait volontairement exercées par un agent de la fonction publique ou par toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec consentement exprès ou tacite, soit dans le but d'obtenir des renseignements ou des aveux, de faire subir des représailles, ou de procéder à̀ des actes d'intimidation, soit dans un but de discrimination quelconque ».

Les exemples de coups, blessures, traitements cruels, inhumains et dégradants ayant entrainé la mort de personnes en détention foisonnent. La torture et les traitements inhumains sont employés de manière récurrente à l’encontre des personnes suspectées, interpellées et déférées (douches froides forcées, coups de matraque sur la tête, les genoux, ou les parties génitales, usage de fils électriques, etc…). De nombreux aveux sont obtenus sous la torture. Certains n’y ont pas survécu :

Ibrahima M’Bow a été tué par balle dans l’enceinte de la prison de Rebeuss, le 20 septembre 2016,
Elimane Touré, arrêté et détenu le 19 janvier 2017, est décédé le même jour au Commissariat du Port,

François MANCABOU est une victime qui vient s’ajouter à la longue liste des sénégalais tués lâchement sous le magistère liberticide de Macky où les libertés individuelles et collectives sont piétinées. Des citoyens sont cueillis en plein jour, des domiciles d’opposants sont encerclés sans aucune base légale et des arrestations préventives (kidnapping) opérées dans l’illégalité la plus totale par des policiers agissant comme de vulgaires malfrats dans ce qui relève désormais du banditisme d’état.

Il faut le dire clairement : l’uniforme du policier n’est en aucun cas être un paravent ou un prétexte pour faire tout et n’importe quoi : dans un état de droit les policiers ne sont pas au-dessus des lois et sont soumis à la loi. C’est une réalité implacable et irréfutable : il y a au sein de la police sénégalaise des voyous qui torturent, violent les droits élémentaires des citoyens, et parfois, tuent impunément. Une enquête circonstanciée doit être diligentée. Un rapport doit être établi par les organisations de société civile. Dans cette affaire, la responsabilité directe de L’Etat (ministre de l’intérieur) est engagée. Il ne faut se faire aucune illusion : tous les auteurs de bavures policières et de crimes d’état ainsi que tous les donneurs d’ordre feront l’objet de poursuites pénales, lorsque la parenthèse morbide du régime de Macky SALL sera refermée. De toute évidence, ce dernier ne pourra y échapper. Ce nouvel assassinat change complétement la nature des élections législatives du 31 juillet 2022 : il faut arrêter le décompte macabre des sénégalais tombés sous le régime de Macky SALL ; un régime assassin aux abois, qui ne se fixe plus aucune limite. Non au bain de sang de Macky SALL : ça suffit !

Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

16 - Août - 2024

Violences politiques : Des collectifs de victimes demandent l’abrogation de la loi d’amnistie

Des représentants de collectifs de victimes des violences politiques survenues au Sénégal entre février 2021 et février 2024, ont plaidé mercredi à...

14 - Août - 2024

Contrôle du domaine public maritime : Bassirou Diomaye Faye a reçu la commission ad hoc, le rapport révèle des « irrégularités préoccupantes »

Ce mardi, le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko (de retour de son voyage du Mali) ont reçu le rapport de la commission ad hoc chargée de...

14 - Août - 2024

Accaparement du domaine public maritime: Le rapport remie à Diomaye signale de nombreuses irrégularités

Un mois après celui sur le site de Mbour 4, livré le samedi 13 juillet dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a reçu hier, mardi...

14 - Août - 2024

Amadou Ba demande aux entreprises de presse de s'acquitter des impôts

L’ancien Premier ministre Amadou Ba s’est prononcé sur la « Journée sans presse » organisée ce mardi 13 août par le Conseil des Diffuseurs et...

14 - Août - 2024

Des médicaments d’une contrevaleur de 170 millions CFA saisis par la Douane

Après une longue traque sans répit contre les trafiquants de cocaïne et narcotrafiquants, la Douane sénégalaise s’est encore distinguée dans la lutte...