MORTALITÉ MATERNELLE : TENDANCE BAISSIÈRE AVEC 791 DÉCÈS EN 2020 (MÉDECIN)

04 - Octobre - 2021

La mortalité maternelle est passée de 392 décès pour 100 000 naissances à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV) entre 2010 et 2017, a annoncé lundi le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré, faisant état de 791 décès maternels dans les structures de santé en 2020.

"En 2020, nous avons en termes de décès maternels 791 décès. Et uniquement dans la région de Tambacounda, nous sommes à 100 décès, la région de Dakar est à 99 décès. Globalement, il y a une tendance à la baisse de la mortalité maternelle, qui est passée de 392 à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV), entre 2010 et 2017, soit une réduction de 39,8% du nombre total de décès maternels", a indiqué Dr Doucouré.

Il présidait le forum de plaidoyer des parlementaires pour l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile au Sénégal, organisée à l’initiative du Réseau des parlementaires en population et développement.

Les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda, Ziguinchor sont celles où on note "le plus grand nombre de décès maternels", a fait savoir le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, en présence des parlementaires et des représentants des ministères sectoriels.

Dr Doucouré a indiqué que le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte dérouler "un ambitieux projet qui va permettre de recruter 1008 agents", de même que "la réouverture de tous les blocs opératoires".

"Malgré tous ces efforts, il y a des défis qui interpellent et nous sommes engagés d’ici 2030 à atteindre l’objectif de développement durable, d’où l’intérêt d’intensifier les interventions", a-t-il poursuivi. "Aujourd’hui, a assuré Dr Doucouré, il y a de l’espoir qui est permis avec l’ouverture de certains hôpitaux, l’ouverture prochaine des blocs opératoires fermés depuis plus de 10 ans, le repositionnement de la planification familiale."

Il s’est aussi appesanti sur l’institutionnalisation de la journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile. "C’est une journée qui sera consacrée à un moment de plaidoyer à l’endroit des autorités administratives et politiques mais aussi à faire des activités de sensibilisation auprès de la population et de la communauté, pour qu’il y ait des comportements favorables à l’endroit de la santé", a-t-il précisé.

Il a rappelé que "pour lutter contre la mortalité maternelle et néonatale", les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) permettent "une prise en charge des complications responsables des décès maternels et des nouveau-nés". Il existe également "d’autres stratégies, comme la planification familiale et l’accouchement par un personnel qualifié", a-t-il ajouté.

"L’Etat en a fait une priorité et des engagements sont spécifiquement mis en œuvre à travers des plans stratégiques quinquennaux de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent", a-t-il signalé.

Au nom des parlementaires, la vice-présidente et présidente de la commission santé de l’Assemblée nationale, Lucie Cissé, espère que l’institution d’une telle journée "permettra de fédérer l’ensemble des acteurs autour de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile". Il s’agit selon elle "d’obtenir du ministère de la Santé et de l’Action sociale l’acte réglementaire portant instauration de cette journée au Sénégal".

Le Directeur du développement du capital humain (DDCH), Assane Ndiaye souligne que la volonté est de "poser un acte fort" avec les députés, en vue de disposer d’un arrêté ou un décret pour "instituer à partir de cette année une journée de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale".

En plus des parlementaires, cette rencontre a enregistré la présence de plusieurs organisations de la société civile, des autres réseaux (journalistes, religieux et communicateurs traditionnels) mais aussi des partenaires comme le Fonds des Nations Unies pour la population et le développement (UNFPA).

A la Conférence Internationale sur la population et le développement (CIPD+25), le Sénégal avait notamment pris l’engagement d’atteindre zéro décès maternel évitable en intégrant un ensemble d’interventions de santé.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Juillet - 2024

Affaire Boffa Bayotte : Le procès en appel des condamnés prévu le 24 juillet 2024

Le procès en appel dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte est prévu pour le 24 juillet à la cour d’appel de Ziguinchor, rapporte Emedia. René...

10 - Juillet - 2024

Assassinat de Hawa Cissé à Kafountine : la gendarmerie met fin à la saga sanglante de D. Diallo

Daouda Diallo, le présumé meurtrier d'Awa Cissé, a été interrogé ce lundi vers 15 heures par les enquêteurs de la section de recherches de...

09 - Juillet - 2024

Gendarmerie nationale : Presque toutes les légions changent de chefs

Un vaste chamboulement a été opéré dans les rangs des gradés de la gendarmerie nationale. Pratiquement, cinq des six légions du Sénégal ont...

09 - Juillet - 2024

Décès de Momar Coumba Diop : L'université Cheikh Anta Diop pleure l’aristocrate de la pensée !

Momar Coumba Diop, devant la profondeur de la pensée d’Achille Mbembe, le surnommait l’aristocrate de la pensée. Mais faisant face au côté prolixe des...

09 - Juillet - 2024

RDC : 22 nouvelles condamnations à mort de militaires pour « fuite devant les rebelles du M23 »

En République démocratique du Congo (RDC), la justice militaire a condamné à mort ce 8 juillet 2024 22 soldats accusés de « fuite devant l’ennemi...