Nancy Jazz Pulsations : Toure Kunda invite l’Afrique à la Pép’
« Ecoutez, on va faire un jeu ensemble ! Répétez après moi, Pa ! Pa ! Pa » Sixu fait participer le public du chapiteau avec bonhomie et naturel, et celui-ci adore. Toure Kunda, ça ne prend pas la tête. Il faut les ingrédients, comme dirait Sixu le farfadet, « rythme, mélodie et danse » et tout roule. Ils sont huit sur scène, les deux frères Ismaïl et Sixu tout devant en boubou clair, deux chanteurs, un homme, une femme… Cette dernière aux costumes éclatants, bleu, rose, puis rouge, danse et subjugue en se donnant tout entière, de la tête aux pieds, en passant par les bras qui occupent l’espace avec grâce et bonheur. Derrière, batterie, percu, guitares, encadrent le chant des frères qui nous amènent inéluctablement sur les bords du fleuve Casamance. Là, on peut assister au spectacle de lutteurs sénégalais pratiquant leur art, le lamb. Les frères Ismaïl et Sixu jouent, ou non, de leur tambour, ont parfois des accents reggae et utilisent assez peu les instruments traditionnels. Il y a un côté rock dans leur musique qui est simple, efficace, terriblement remuante. Ils fêtent cette année leurs quarante ans, leur nouvel album Lambi Golo qui s’est fait attendre dix ans…
Dans le public, Emma. Elle attend un enfant. Sa mère était enceinte d’elle, lors d’un des premiers concerts du groupe. La chanson vedette, c’était Emma, d’où le prénom choisi… Le dernier morceau des deux hommes en boubou blanc, ce vendredi soir, ce fut Emma…
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