OFNAC : UN MEMBRE ESPÈRE, ’’UN JOUR’’, LE SUIVI DES RAPPORTS REMIS À LA JUSTICE

22 - Décembre - 2020

Le vice-président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Cheikh Tidiane Mara, espère que cette institution aura un jour la possibilité d’assurer le suivi des dossiers qu’elle remettra à la Justice.

’’Nous allons continuer à travailler de cette manière, c’est-à-dire remettre les dossiers après enquêtes au Procureur de la République et s’en arrêter là. Cependant, nous espérons un jour, au niveau de l’OFNAC, faire en sorte que les dossiers qui font l’objet d’une enquête soit suivis’’, a-t-il dit.

M. Mara, ancien procureur spécial auprès de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) répondait aux interpellations des élèves officiers de la gendarmerie lors de l’atelier d’information sur la corruption, organisé à l’Ecole nationale des officiers de la gendarmerie par l’OFNAC.

Cette rencontre entre dans le cadre de la quatrième édition de la quinzaine nationale de lutte contre la corruption débutée le 17 décembre.

’’Concernant les rapports, l’OFNAC est indépendante du Procureur de la République, comme ce dernier l’est aussi de notre organe. Une fois que nous remettons les dossiers, l’OFNAC est dessaisie et ne peut faire aucune pression sur le Procureur’’, a précisé le Vice-président.

Il a expliqué que dans d’autres pays, l’organe menant les enquêtes peut suivre les dossiers jusqu’à leur terme comme au Nigéria, au Sierra Léone ou encore au Kenya.

En Côte d’Ivoire, il existe ’’la cogestion’’ entre l’organe qui est en charge des enquêtes et les juridictions chargées de poursuivre les personnes citées, a-t-il relevé.

Le vice-président a également soulevé les ’’difficultés’’ auxquelles l’OFNAC fait face.

Il y a un manque de coopération entre l’OFNAC et la justice surtout sur le suivi des dossiers, ce qui crée, dit-il, ’’un problème d’impunité’’.

Pour sa part, la présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a soutenu que l’institution ’’ a un champ qui lui est délimité qu’elle ne peut pas dépasser’’.

’’On aurait voulu aller au-delà du fait de remettre juste des rapports. C’est comme un goût d’inachevé. A l’avenir, les textes pourront nous donner l’autorisation de suivre les dossiers que nous remettons au Procureur de la République’’, a dit l’ancienne doyenne des Juges.

Selon elle, cette rencontre est la troisième organisée par l’institution chargée de lutter contre la corruption, après les deux ateliers organisés à l’Ecole nationale d’administration (ENA) et au Centre de formation judiciaire (CFJ).

’’En 2016, une étude faite par l’OFNAC avait révélé l’existence de la corruption dans tous les secteurs d’activité tels que la Gendarmerie, la Police, la Justice’’, a-t-elle rappelé.

’’C’est pour cela que nous avons pensé, dans notre stratégie, qu’il fallait revenir ici discuter avec les élèves officiers en vue de parler avec eux des méfaits de la corruption et du rôle qu’ils doivent jouer pour combattre ce fléau’’, a-t-elle expliqué.

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