OUSSOUYE: LES TRACES DU LION VUES DANS LA VILLE

05 - Octobre - 2020

Des traces du lion qui fait la ronde, depuis la mi-septembre, dans le département d'Oussouye, ont été repérés dans la ville du même nom. Cette information a été donnée par le lieutenant Bourama Mandian, le conservateur du parc national de Basse Casamance, situé dans ce département, à quelques encablures de la frontière bissau-guinéenne. Le lieutenant Mandian qui réside dans la ville d'Oussouye dit avoir repéré, le vendredi matin, les traces du félin en plein centre de la ville, non loin du rond-point qui mène au marché et qu'il les a suivies jusqu'à une forêt sacrée qui se trouve aux alentours des habitations. Il signale qu'avant lui, un habitant de la ville l'a croisé vers 3h du matin dans ce même endroit qui fait face aux locaux de la Croix rouge locale. D'après lui, c'est bizarre qu'un lion se retrouve en ces lieux parce que ce n'est pas son milieu naturel. Mais, il peut s'agir d'un lion qui a été banni par sa famille biologique et qui est, donc, à la recherche d'un nouveau territoire comme c'est de coutume chez les lions, pense t-il.
''La présence de ce lion par ici est vraiment bizarre parce que ce n'est pas son milieu naturel. Depuis la création du parc de Basse Casamance, on n'a jamais noté la présence d'un lion ici et dans l'ensemble du département d'Oussouye. Moi, je pense à une seule hypothèse, c'est peut-être un lion qui cherche à conquérir un nouveau territoire parce que les lions se battent entre eux pour la conquête d'un territoire ou d'une famille. Quand il y a un mâle dominant avec ses petits, quand ces derniers grandissent, ils essaient de le combattre pour le chasser. Donc, moi je pense à cette thèse, à savoir que c'est un lion qui a été combattu par ses petits qui l'ont chassé du groupe et là il est en aventure'', indique t-il, soulignant que ce lion peut provenir de la Guinée-Bissau voisine ou du parc national de Niokolo-Koba à l'est du Sénégal où il y a des lions. Il faut souligner que les agents du parc ne peuvent pas, pour l'instant, accéder à la forêt qui abriterait l'animal pour éventuellement le neutraliser, à cause de la présence supposée de mines antipersonnel, déposées aux temps forts du conflit casamançais.
''Pour le moment, il n'y a pas de solution parce que même les militaires ne peuvent pas aller au-delà de cinq mètres à l'intérieur de la forêt parce que les gens pensent qu'il y a des mines. Donc il faut la venue des services de déminages qui vont se mettre devant pour qu'on puisse y accéder'', insiste le lieutenant Mandian.
Par contre d'autres esprits pensent qu'il s'agirait d'un lion lâché par des esprits mystiques. En fait, dans cette partie de la Casamance, les pratiques ancestrales sont très vivaces encore. En témoin, la présence de ces forêts sacrées même en plein ville et des rois qui vient en réclusion dans ces forêts loin des regards des femmes. Mais, la cour royale d'Oussouye balaie cette thèse d'un revers de main. Souleymane Diédhiou, un membre de l'entourage du roi relève qu'eux aussi, comme tout le monde, ils ont appris la présence de ce lion dans le périmètre communal, mais ils ne savent pas d'où il provient. ''Il faut attendre que les responsables du parc qui en sont les spécialistes nous apportent une réponse claire par rapport à cette affaire'', laisse t-il entendre.
Les populations dont les habitations sont situées non loin de cette forêt sacrée où aurait élu domicile le lion, sont dans la peur et la psychose. Selon Oumar Diédhiou, les gens riverains n'empruntent plus la route qui longe cette forêt de peur de se retrouver face à face avec l'animal. Pour aller au centre-ville, ils font un grand tour, renseigne t-il, soulignant que même étant à l'intérieur de leurs maisons, ils ne se sentent plus en sécurité. Même son de cloche chez Ibrahima Sané qui habite aussi dans ce secteur de la ville qui dit que la présence de ce lion intrigue les habitants dans la mesure où c'est la première fois qu'on signale la présence de cette espèce d'animale dans leur localité.
''C'est quelque chose qui nous plonge dans la peur car jusque-là on ne voyait des lions qu'à travers la télé, nous ne connaissions pas de lions ici. Raison pour laquelle, nous avons peur et nous demandons aux agents compétents de trouver rapidement une solution pour neutraliser ce lion afin de ramener la quiétude dans notre ville'', confie t-il.
En attendant une éventuelle solution, attendue des services des parcs nationaux qui sont en train de cogiter depuis une vingtaine de jours en vue de neutraliser l'animal, les populations d'Oussouye vivent dans la hantise. Ce lion y défraie la chronique, il est sur toutes les lèvres.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Août - 2024

Procès du massacre de 2009 en Guinée : Moussa Dadis Camara condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité

C’est un jour historique pour la Guinée où, pour la première fois, la justice a jugé un ancien président : Moussa Dadis Camara, qui a dirigé le pays...

01 - Août - 2024

Recrudescence des accidents : Le PM annonce la tenue d’un comité interministériel sur la sécurité routière

Lors du conseil des ministres, le chef du gouvernement, dans sa communication a annoncé la tenue, la semaine prochaine, d’un conseil interministériel sur la...

01 - Août - 2024

Fièvre du Nil occidental : Les caractéristiques de cette maladie apparue à Kaffrine

L’affectation est transmise à l’homme par un moustique. Elle n’est pas mortelle et est, à 80%, asymptomatique. Dans les colonnes de L’Observateur, le...

01 - Août - 2024

Sénégal - Audits et rapports des corps de contrôle: vers des convocations et arrestations

L'Inspection générale d'Etat (Ige) est en passe de boucler la première vague des missions d'audit commanditées par le président de la République Bassirou...

01 - Août - 2024

Police: le Directeur de la Sécurité publique, Ibrahima DIOP, limogé

En juin 2023, les évènements qui ont éclaté à Dakar et sa banlieue ont fait plusieurs morts et des blessés. La police a été accablé...