PAPE ALE NIANG : QUAND LA JUSTICE SENEGALAISE SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID ! (PAR IBRAHIMA THIAM)

22 - Décembre - 2022

Le journaliste de Dakarmatin.com est-il à peine sorti de prison, qu’on l’y enferme à nouveau. Le juge doit être un adepte du tango argentin, à l’honneur en cette période de coupe du monde de football, car il excelle dans « un pas en avant, un pas en arrière ». Si l’affaire n’était pas aussi sérieuse ce pas de danse judiciaire prêterait à sourire.

À supposer que Pape Alé Niang ait quelque peu manqué de discrétion dans ses propos, cela méritait-il pour autant que l’on révoque son contrôle judiciaire ? Le magistrat, juge ou procureur qui dispose d’une marge d’appréciation n’aurait-il pas pu faire preuve d’un peu de mansuétude, d’un minimum de magnanimité, surtout en cette période de fêtes de fin d’année, qui sont avant tout des fêtes familiales. Où est l’humanité dans cette décision d’incarcération ?

Privé Pape Alé Niang de sa femme et de ses enfants, et ceux-ci de leur époux et père, n’est-ce pas enfoncer le glaive de la justice plus que de raison dans la plaie du justiciable ? Comment ne pas y voir là le marteau qui écrase la fourmi ? L’image de la justice est symbolisée par les deux plateaux de la balance, le magistrat n’a-t-il pas alourdi l’un au détriment de l’autre, de façon inéquitable, ne dit-on pas « instruire à charge et à décharge » ?

Le mandat de dépôt est un acte grave dans une démocratie car elle prive la personne de son droit fondamental de liberté. On ne devrait donc y recourir que dans les cas les plus graves, homicides, braquages, enlèvement et séquestration, viol, etc. Rien de tout cela ici ! Les propos de Pape Alé Niang ont-ils causé un trouble quelconque à l’ordre public, provoqué des émeutes, suscité des affrontements avec les forces de l’ordre ? Rien en tout !

« Pour être respectés, les piliers de la justice », comme le souhaite le procureur, devraient être respectables et dans cette révocation du contrôle judiciaire de Pape Alé Niang, on repense à la réponse du duc de la Rochefoucauld (1613 – 1680) à qui on demandait ce qu’il pensait de la justice et qui répondit : « deux milles ans d’erreurs judiciaires ! ». Les juges et procureurs devraient se souvenir de cette célèbre maxime et la méditer. Oui, pour être respectée, faut-il encore que la justice soit respectable.

Ibrahima Thiam, Président du mouvement UN AUTRE AVENIR

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Janvier - 2023

Népal : au moins 67 morts dans le crash d'un avion

Un avion avec 72 personnes à bord s'est écrasé au Népal ce dimanche 15 janvier, ont déclaré un responsable local et un porte-parole de la compagnie...

14 - Janvier - 2023

Revue de presse: Les suites judiciaires de l’accident de Kaffrine et les mesures de sécurité routière à la Une

Les suites judiciaires de l’accident de Kaffrine dans lequel ont péri 41 personnes, les mesures annoncées par le gouvernement pour assurer la sécurité des usagers...

14 - Janvier - 2023

PARIS: LA COOPERATIVE D'HABITAT UNE FEMME UN TOIT RELANCE SES ACTIVITES

Le Coopérative d’habitat « Une femme, un toit » survivra très certainement à sa défunte présidente Coumba Touré. La preuve, elle tiendra...

13 - Janvier - 2023

Hausse du prix de l’électricité : Le DG de la Senelec s’explique

Le directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec), Papa Mademba Bitèye a fait face à la presse ce jeudi, à...

13 - Janvier - 2023

Différend avec Sonko : Mame Mbaye Niang assigné à comparaître le 2 février…

Les choses s’accélèrent dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang, dans l’affaire PRODAC. En effet, après le leader de Pastef qui a...