PAPE OUMAR SAKHO APPELLE A LA STABILITE SOCIALE

03 - Avril - 2019

Le Conseil constitutionnel, conformément à l’article 37 de la loi fondamentale du Sénégal, a reçu hier, mardi 2 avril, le serment de Macky Sall et l’a par ailleurs installé dans ses fonctions de président de la République. A cet effet, le président du Conseil constitutionnel a exhorté le chef de l’Etat à travailler pour un climat politico-social apaisé.

«Le discours politique gagnerait à s’élever à la hauteur de la conscience citoyenne de ce peuple, afin que le Sénégal reflète enfin et pour toujours, l’image de la démocratie mature et apaisée qu’il est réellement», telle est la recommandation du président du conseil constitutionnel, Papa Oumar Sakho à l’endroit du président Macky Sall. Un souhait qu’il a émis hier, mardi, pendant la cérémonie de prestation. Pour le magistrat, c’est aussi le lieu de saluer la maturité des électeurs qui, à nouveau, ont fait preuve de responsabilité et de discernement, pour la préservation des acquis démocratiques du Sénégal.

Revenant sur le pacte démocratique et l’État de droit, le magistrat a évoqué qu’un respect mutuel et un esprit de dépassement entre les acteurs du jeu politique, en vue de surmonter la suspicion entre adversaires politiques, afin de trouver un minimum de consensus sur les questions essentielles, notamment en matière électorale, s’imposent. Toujours dans cette dynamique, l’homme de droit a estimé que la participation active à la vie de la Cité nécessite aussi des personnalités indépendantes et suffisamment équidistantes des parties qui pourraient se trouver en situation de conflit, pour se donner la légitimité d’arbitres ou de médiateurs impartiaux, en vue de la pacification de l’espace social et politique. « Il semble bien que des efforts soient encore nécessaires en la matière, car le Sénégal vient encore une fois, à travers ce processus électoral, de marquer son attachement aux valeurs démocratiques qui constituent les fondements de la République» a avancé le magistrat Sakho.

Et de renchérir : « L’histoire politique du Sénégal n’a certes pas été un long fleuve tranquille. Parfois, elle a, en effet, mis en présence des adversaires irréductibles. Ces derniers ont cependant toujours su prendre suffisamment de hauteur, pour s’asseoir autour d’une table, afin de trouver des points d’équilibre improbables et des consensus inédits, en vue d’aller toujours plus avant dans notre longue marche sur le chemin de la démocratie».

Les mises en garde

Lors de cette prestation de serment, le magistrat n’en a pas moins averti le président Sall : « En vous faisant dépositaire de leur confiance, vos compatriotes vous confient surtout leur espoir de paix, car la paix est aux États ce que la santé est aux hommes : sans elle, rien n’est possible. On ne le sait, souvent, qu’après l’avoir perdue». Et de poursuivre : « ils vous confient aussi leur espoir de cohésion nationale, afin que dans ce monde plein d’épines, le Sénégal reste un espace de paix d’où seraient bannis les affres de la division et la violence, sous toutes ses formes». Qui plus est, dira-t-il par ailleurs, « les Sénégalais vous confient enfin l’avenir de la jeunesse exposée au fléau de la migration clandestine, afin qu’elle ne se mue plus jamais en Argonautes des temps modernes, errant à travers déserts et océans, dans une odyssée où, elle ne rencontre que désillusion, intolérance et humiliation ». Face à cette situation, le magistrat a soutenu qu’il s’agit certes d’un phénomène complexe et difficile à éradiquer, mais quand il s’agit d’une question qui engage la dignité d’Africains, « le difficile, c’est ce qui doit être fait tout de suite, l’impossible devant juste prendre un peu plus de temps ».

sud quotidien 

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