Paris: Dans les coulisses du nouvel aéroport d'Orly
Le 19 mars prochain, l'aéroport d'Orly ne fera plus qu'un. Avec la prochaine mise en service du nouveau « bâtiment de jonction », qui a nécessité quatre ans de travaux pour ajouter des capacités supplémentaires annuelles de 8 millions de passagers, l'aéroport du sud francilien (33,1 millions de passagers au total l'an dernier), abandonnera sa traditionnelle dénomination « Orly Sud » et « Orly Ouest », remontant à 1971.
Désormais, la toponymie d'ADP comme des compagnies aériennes ne retiendra que « Orly 1 et 2 » (ex-Orly Ouest, où officieront toujours la Navette Air France, easyJet et les vols vers la péninsule Ibérique), « Orly 4 » (l'ex-Orly Sud), et grande nouveauté désormais, « Orly 3 », développant une surface de 80.000 mètres carrés, pour un coût de 380 millions d'euros.
Mais au-delà de la signalétique et des 6.500 panneaux routiers à changer, c'est surtout le 16 avril prochain que les passagers pourront voir la différence, avec les arrivées et départs des premiers avions au hall 3, deux semaines après le calendrier prévu initialement. Revue de détail du nouvel ouvrage livré par Vinci, très différent dans sa conception des deux terminaux des années 1960 et 1970 .
Transavia se rapproche d'Air France
Côté embarquement, les douze mètres de hauteur sous plafond dans le hall de marbre se ressentent largement en termes de luminosité. Les quatre imposantes passerelles pourront traiter en même temps un total de 8 avions « au contact ». Air France regroupera sous ce même toit ses vols autres que la Navette avec ceux de sa filiale low cost Transavia, jusqu'à présent cantonnée à Orly Sud. Le groupe tricolore bénéficiera également d'un nouveau salon pour ses voyageurs fréquents, situé en étage. Les autres compagnies présentes dans cette zone mixte (Schengen ou internationale non-Schengen) sont Air Corsica, Level (la low cost de British Airways) , BA CityFlyer et le turc Pegasus.
Innovation, les agents de piste qui guident traditionnellement les avions jusqu'à leur parking à l'aide de bâtons lumineux (les « marshallers ») seront remplacés pour la première fois par des écrans électroniques, implantés en hauteur, donc plus visibles depuis les cockpits.
Grande galerie marchande
Côté enregistrement, une fois celui-ci effectué au début de leur parcours, auprès d'un agent de la compagnie ou bien en « self-boarding », et une fois passés les « postes d'inspection filtrage » beaucoup plus larges qu'à Orly Sud, les passagers longeront un immense « mur d'eau » de 63 mètres de long, rétro-éclairé, inspiré d'une cascade similaire au Futuroscope (Vienne). Vient ensuite le passage obligé par la nouvelle galerie marchande, débouchant sur une place circulaire au ton boisé sous une grande verrière centrale. Elle compte notamment plusieurs magasins Relay et une supérette Daily Monop'. Les clients moins pressés pourront attendre leur vol au 1er étage dans un restaurant signé Anne-Sophie Pic, qui sera, lui, inauguré plus tard.
Pour les passagers à l'arrivée, au rez-de-chaussée, quatre imposants carrousels livreront les bagages. Tandis que les valises au départ emprunteront en zone réservée deux immenses trieurs, ces tapis roulants et systèmes de détection d'explosifs (EDS) dans lesquels passent obligatoirement 100 % des bagages en soute, comme déjà dans les autres terminaux d'Orly.
Le chantier de la gare multimodale
Pendant qu'un chantier s'achève, un autre ne fait que commencer : à l'extérieur d'Orly Hall 3, pile en face, un énorme trou ne facilite pas les accès et dépose-minute au nouvel édifice. Ici sera construite la future gare multimodale d'Orly, annoncée pour 2024. Cet ouvrage de 22.500 mètres carrés abritera notamment les prochaines lignes 14 et 18 du métro du Grand Paris, une ligne de tramway, l'actuel Orlyval, une gare routière et un parking voitures de 10 étages. Orly n'en a pas fini avec les travaux.
Les échos