PARIS : LES REFUGIES SENEGALAIS VENUS D’UKRAINE RENOUENT AVEC LA TERANGA
Après les avoir logés, le consulat du Sénégal à Paris a offert un repas copieux à 37 Sénégalais qui avaient fui la guerre en Ukraine pour se réfugier en France, mardi 15 mars dans ses locaux. Une initiative qui montre que la Téranga n’est pas restée dans les frontières du pays. On peut aussi ajouter qu’elle est venue à son heure tant les réfugiés semblaient désespérés, ils avaient également une mine qui laissaient entrevoir une fatigue générale et un manque de sommeil.
Visiblement touchés par leur situation, le consul général Amadou Diallo et ses collaborateurs ont certainement eu l’idée d’organiser ce repas pour extirper dans leur tête, les images de l’enfer qu’ils avaient vécu, mais aussi pour leur dire qu’ils pourront compter sur la solidarité nationale. « Ils sont venus avec leurs bagages au consulat en nous demandant de l’aide et une possibilité d’insertion en France. Nous les avons accueillis et on a cherché à les loger d’abord pour qu’ils puissent retrouver l’espoir », a compati le consul Général du Sénégal à Paris, Amadou Diallo. Chaque personne aurait reçu dans un premier temps 300 euros (à peu près 200 000 F CFA) pour leur permettre de faire quelques déplacements.
Les 37 Sénégalais vivaient en Ukraine. Ils ont tous fui la guerre pour venir se réfugier à Paris. Ces Sénégalais qui résidaient, pour la plupart, à Kiev et Karkhiv ont quitté sur la pointe des pieds le pays de Volodymyr Zlensky.
Les autorités diplomatiques et consulaires vont aussi accompagner les réfugiés pour accomplir leurs formalités administratives pour une éventuelle prise en charge par l’Etat français. « Le gouvernement français a promis de faire quelque chose et nous faisons tout en ce qui nous concerne pour qu’ils aient des droits en tant que refugiés en France. Nous ne les lâcherons pas », a rassuré l’ambassadeur du Sénégal à Paris, El Hadji Magatte Sèye. Pour l’heure, les autorités diplomatiques sénégalaises sont en train de les organiser pour une meilleure prise en charge et une rapide régularisation pour ceux qui en auront les droits.
Le calvaire
Ce repas convivial a aussi été l’occasion pour les réfugiés sénégalais de revenir sur leur calvaire : « On m’a mis en rapport avec un Ukrainien à qui j’ai remis 150 dollars pour qu’il me laisse entrer dans un train qui partait évacuer des enfants et des femmes Ukrainiens en Pologne », raconte François, un Sénégalais qui a vécu une dizaine d’années à Kiev.
« Nous nous sommes enfouis dans des parkings souterrains à Kiev en attendant de trouver quelques jours plus tard des passeurs pour traverser la frontière », soupire Yvette Ndiaye étudiante en Ukraine qui a été hébergée d’abord par la famille de l’ambassade du Sénégal en Pologne avant de regagner Paris. « A la frontière, on nous interdisait l’accès aux trains parce que nous sommes des étrangers. On privilégiait les nationaux, surtout les femmes et les enfants Ukrainiens », réplique Arfang Sarr, étudiant en ingénierie gazière et pétrolière à Kiev.
CSS avec emedia
PHOTOS AIS