« PATHIO » du village de recasement social de TRYPANO/Kolda, une affaire de banditisme foncier ! (Par Aliou Gérard KOITA)

23 - Novembre - 2020

Les habitants du village de recasement social TRYPANO vivent les pires situations de leur vie. Les conditions très difficiles qui font sentir les mouvements d’humeur sont perceptibles depuis le morcèlement de l’espace en 2013.
À défaut de respecter leurs promesses de construction d’édifices publics pour soulager les populations qui ont occupé ce site pendant des décennies, les autorités se sont adonnées à un partage du gâteau sans scrupule.
Plusieurs familles vulnérables risquent de se retrouver dehors et sans toit à cause du TONG TONG du site du village de recasement social de TRYPANO/Kolda.
Pour rappel, le village de recasement social (VRS) des lépreux est né de la loi n°79-03 du 25 mars 1976 et par décret d’application n°78-541 du 16 février 1978 pour le traitement de la lèpre et le recasement social des lépreux guéris et mutilés.
C'est en 1977 que le village de reclassement social est construit sur la léproserie initiale créée en 1938, et s’est alors retrouvé enclavé en plein cœur de la ville de Kolda qui s’est développé tout autour, pour devenir une grosse agglomération de 65 000 habitants. Le quartier a alors été volontairement isolé par un mur d’enceinte qui en a fait un véritable « ghetto » dans la ville. Particulièrement isolées socialement et rejetées par la ville, les 50 familles vont être confinées dans une véritable misère sociale...
En 2010, face à l’inaction du gouvernement et des pouvoirs sociaux, les jeunes du village de recasement social de TRYPANO/Kolda, enfants et petits-enfants de lépreux parfaitement sains et totalement indemnes de la maladie, vont se révolter et décider d’attaquer le mur « à la pioche » pour se libérer eux même.
Pour faire main basse sur cette assiette foncière, les autorités ont fait pires que Tobéne, Ndegler ou Terme Sud. Un vrai festin des vautours qui veulent dépouiller ces populations de leurs toits.
En se référant de l’arrêté ministériel n 1642 en date du 21 février 2011, Article 2 qui nous dit : « le lotissement de restructuration, qui couvre une superficie de deux (2) hectares soixante et un (61) ares et cinquante-neuf (59) centiares, comprend soixante-dix-sept (77) parcelles numérotés de 1 à 77, d’une contenance de 260 à 350 mètres carrés chacune, conformément aux plans ci joints revêtus de la mention d’approbation. »
Actuellement au lieu de 1 à 77 nous avons noté 1 à 84 parcelles d’une contenance environ de 120 à 130 mètres carrés par parcelle. Juste pour montrer que rien n’a été respecté sur ce document.

Aujourd’hui les nouveaux acquéreurs viennent casser les anciennes toilettes parce qu’ils disent qu'ils prétendent avoir les droits réels aux parcelles nouvellement affectées.

Notre rôle est de protéger les populations vulnérables.
Nous nous devons de nous ériger contre le déguerpissement de ces pères de familles qui vivent avec un handicap et ne disposent pas de moyens pour assurer une protection sociale de leurs enfants.
Nous n’accepterons pas que des prometteurs, des politiciens mangent le VRS.
Nous exigeons que les promesses soient tenues.
Nous demandons aux autorités dont leur rôle devrait être de garantir à cette population vulnérable une protection sociale de réparer cette injustice.
Nous utiliserons tous les moyens légaux pour le respect des droits des populations du village de recasement social de TRYPANO/Kolda.

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