PCA : LES NOUVEAUX JOUJOUX DES “PASTEFIENS” (PAR IBRAHIMA THIAM)
Ah, les promesses de rupture des frères siamois (Diomaye moye Sonko)… On nous avait vendu la transparence, la méritocratie et une gouvernance d’exception. Mais voilà, à peine installés, ils semblent s’être confortablement glissés dans les pantoufles de leurs prédécesseurs. Et la dernière mode ? Les postes de Président du Conseil d’Administration (PCA), transformés en véritables trophées politiques, offerts à qui mieux-mieux parmi les “Pastefiens” les plus bruyants. C’est Noël avant l’heure, sauf que cette fois, les cadeaux sont financés par les contribuables.
Ces postes stratégiques, normalement réservés à des experts capables de superviser des institutions, sont désormais attribués comme des prix de fidélité. Être compétent ? Pas nécessaire. Avoir une expérience avérée ? Facultatif. Par contre, crier fort votre loyauté au parti ou poster trois tweets enflammés pour défendre vos leaders peut clairement vous valoir un beau fauteuil de PCA. Une belle récompense pour services rendus, même si votre CV reste désespérément vide en matière de gouvernance.
Et qu’on se le dise, ce n’est pas juste une question de mettre des amis au chaud. Non, c’est tout un art de saboter la performance des institutions en plaçant des personnes qui n’ont parfois même pas compris leur mission. Imaginez un capitaine de navire qui n’a jamais vu la mer. Eh bien, c’est à peu près ce qu’on fait avec ces nominations. Résultat ? Des institutions publiques déjà bancales se retrouvent encore plus fragiles. Mais bon, qui a besoin d’efficacité quand on peut avoir des “copains PCA” ?
Le message envoyé à la population est clair : au Sénégal, ce n’est pas le talent qui compte, mais bien la proximité avec les puissants du moment. Alors, chers jeunes compétents et ambitieux, inutile de peaufiner votre CV ou d’acquérir de l’expérience. La vraie clé du succès, c’est de porter le bon tee-shirt ou de partager les bons posts Facebook.
Et pendant que les talents compétents sont relégués sur la touche, les “Pastefiens” continuent de célébrer leur ascension. Quant à la population ? Elle observe, entre résignation et colère, ce favoritisme institutionnalisé qui alimente chaque jour un peu plus sa défiance envers ses dirigeants.
Diomaye et Sonko avaient promis de changer les règles du jeu. Eh bien, ils l’ont fait, mais pas dans le sens attendu. Plutôt que de tourner la page, ils l’ont simplement réécrite… avec les mêmes pratiques, mais un nouveau logo. Alors, à quand la vraie rupture ? Parce que pour l’instant, c’est surtout la continuité dans le déguisement.
Ibrahima Thiam, Président du mouvement Un Autre Avenir