PERMISSION DE SORTIE : Le juge dit niet à Habré

18 - Avril - 2021

La justice sénégalaise a refusé une demande de libération de l’ex-président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, a-t-on appris dimanche auprès de ses avocats.
Hissène Habré, 79 ans (né le 3 août 1942) et dirigeant du Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré.
Renversé en 1990, l’ex-président tchadien avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, les conditions de son procès avaient été créées. Il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine. Depuis sa condamnation, il purge sa peine dans un établissement pénitentiaire de Dakar.
Ses avocats ont le 29 mars déposé une « demande de permission » visant sa libération, une requête adressée au juge de l’application des peines au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar
« Un refus a été opposé à cette demande », ont indiqué dans un communiqué parvenu dimanche à l’AFP ses avocats Ibrahima Diawara et François Serres.
« Le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire » alors que « c’est bien en tenant compte des risques pour la santé que la première permission a été accordée par le même juge », ont-ils dit. Ils ont dénoncé une « règle de droit (..) à géométrie variable ».
L’ancien dirigeant tchadien avait bénéficié le 7 avril d’une sortie de prison de 60 jours accordée par la justice sénégalaise.
Le juge de l’application des peines avait motivé sa décision par le fait que M. Habré était « particulièrement vulnérable à ce coronavirus » et la nécessité de faire de la place dans sa prison, choisie pour mettre en quarantaine les prisonniers en début de détention. M. Habré avait regagné sa cellule au terme des 60 jours, début juin.
« Ce n’est que justice », a déclaré Kaltouma Deffalah, une victime du régime de M. Habré, citée dans un communiqué de Human Rights Watch.
« L’homme qui m’a réduite en esclavage doit purger sa peine conformément à la loi. Nous attendons toujours que Hissène Habré arrête de cacher son argent et nous verse les indemnités ordonnées par le tribunal », a-t-elle ajouté, dans le même communiqué.
Le tribunal qui a condamné M. Habré a également accordé 82 milliards de francs CFA (environ 125 millions d’euros) d’indemnités à plus de 7.300 victimes qui réclament toujours d’être indemnisées.
Avec Afp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Août - 2023

Maroc : 24 morts dans un accident de la route

Vingt-quatre personnes ont été tuées dimanche dans un accident de minibus dans le centre du Maroc, un des bilans les plus lourds jamais enregistré dans le pays, a-t-on...

06 - Août - 2023

Italie : au moins 30 migrants portés disparus après le naufrage de deux bateaux au large de l'île de Lampedusa

Au moins une trentaine de migrants sont portés disparus après le chavirement de deux bateaux au large de l'île italienne de Lampedusa, selon le témoignage d'un...

06 - Août - 2023

LETTRE OUVERTE DE ATEPA À OUSMANE SONKO

Mon cher Ousmane Le privilège de l’âge et le respect que tu me portes m’inclinent à t’envoyer cette lettre ouverte que le peuple sénégalais...

05 - Août - 2023

JUAN BRANCO ARRETE A LA FRONTIERE ENTRE LE SENEGAL ET LA MAURITANIE

L’avocat Juan Branco a été arrêté samedi 5 août à Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie,...

05 - Août - 2023

DECLARATION DE LA PLATEFORME DES FEMMES POUR LA PAIX EN CASAMANCE

Notre pays le Sénégal est de nouveau en proie avec les démons de la violence. On déplore plusieurs victimes, pour la plupart des jeunes à Ziguinchor et à...