Permission de sortie pour Habré : les Nations Unies disent niet et mettent en garde le Sénégal

17 - Avril - 2021

Pendant que le juge d'application des peines examine, au Sénégal, la demande des avocats d'Hissène Habré pour une autorisation de sortie de prison de six mois, quatre rapporteurs de l'Onu ont rappelé à notre pays leurs "plus graves préoccupations" quant à une éventuelle sortie de l'ex-dictateur du Tchad condamné en 2015 par les Chambres africaines extraordinaires pour sa responsabilité dans des meurtres de masse, des actes de torture et des crimes sexuels, commis lorsqu'il dirigeait le Tchad dans les années 1980.

L'intervention des rapporteurs, publiée pour la première fois le 8 juillet 2020, et rappelé aujourd'hui, avait exprimé leurs préoccupations quant à la libération temporaire de Habré en avril 2020 "en violation des normes internationales" que Habré soit maintenu en détention, étant donnée la gravité des crimes pour lesquels, il a été condamné, rapporte Libération.

Dans leur lettre au gouvernement du Sénégal, les rapporteurs sur la promotion de la vérité, de justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, sur le droit à la santé et sur la torture avaient exprimé leurs "plus graves préoccupations quant à la libération temporaire de l'ancien président du Tchad, M. Hissène Habré, dans le contexte de la pandémie Covid-19, sans justification apparente de santé publique, en violation des normes internationales concernant la responsabilité des violations flagrantes des droits de l'homme".

"Nous soulignons que le maintien en détention de M. Habré est essentiel pour lui permettre de répondre à des graves crimes qu'il a commis et pour garantir l'accès des victimes à la justice et à la réparation, tout en assurant l'intégrité physique du détenu", avaient-ils ajouté.

Pour rappel, en décembre 2019, alors que les partisans de Habré insistaient pour qu'ils soient remis en liberté, le Comité des Nations Unies contre la torture a écrit au gouvernement du Sénégal pour souligner qu'une "libération prématurée d'auteurs des crimes internationaux les plus graves n'est pas conforme aux obligations du Sénégal" telles que définies par la Convention de l'Onu contre la torture dont l'obligation de réprimer les actes de torture et d'autres mauvais traitements par des peines prenant en compte la gravité de leur nature.

Le rapporteur du Comité a mis en garde contre le recours à "une mesure déguisée d'amnistie" et déclaré que "si d'aventure l'état de santé d'Hissène Habré ne permettait pas le maintien en détention de celui-ci, il fallait que ce soit avéré".

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Août - 2024

Accaparement du domaine public maritime: Le rapport remie à Diomaye signale de nombreuses irrégularités

Un mois après celui sur le site de Mbour 4, livré le samedi 13 juillet dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a reçu hier, mardi...

14 - Août - 2024

Amadou Ba demande aux entreprises de presse de s'acquitter des impôts

L’ancien Premier ministre Amadou Ba s’est prononcé sur la « Journée sans presse » organisée ce mardi 13 août par le Conseil des Diffuseurs et...

14 - Août - 2024

Des médicaments d’une contrevaleur de 170 millions CFA saisis par la Douane

Après une longue traque sans répit contre les trafiquants de cocaïne et narcotrafiquants, la Douane sénégalaise s’est encore distinguée dans la lutte...

13 - Août - 2024

HALTE A LA MANIPULATION ET A LA STIGMATISATION DE LA REGION NATURELLE DU SENEGAL ORIENTAL

Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), qui s’est réuni le vendredi 9 août 2024, a procédé à plusieurs nominations dont celles de Magistrats...

12 - Août - 2024

Affaire foncière : La mère de Marième Faye Sall et son fils Adama Faye convoqués par la gendarmerie

La mère de l’ex-Première dame, Marième Faye Sall, Oumou Diallo, est convoquée par la Section de recherches de la gendarmerie dans le cadre d’une...