PLAIDOYER POUR UN POLE TERRITORIAL DIASPORAS (PAR MAMADOU DEME)

Monsieur BASSIROU DIOMAYE FAYE
Président d la République du Sénégal
Présidence de la République
Avenue ROUME

Objet : LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE BASSIROU DIOMAYE FAYE
Plaidoyer pour un pôle territorial DIASPORAS

Excellence, Monsieur le Président de la République

Monsieur le premier ministre, conformément à votre décision et aux objectifs que vous lui avez fixé, a annoncé lors de son discours de politique générale, la création des pôles territoires comme approche de construction d’une politique publique participative du développement à partir des communautés de base.

L’érection des pôles territoires comme nouveau acte institutionnel de réforme administrative avec comme corollaire la remise en cause de l’acte 3 de la décentralisation, initié par votre prédécesseur pour des objectifs précis, mais non avoués, crée une nouvelle donne politique et un nouveau paradigme de la territorialité.

Je suis un acteur de la territorialité, fervent militant des souverainetés coconstruites avec et à partir des communautés de base qui sont les ferments fertilisants des pôles territoriaux, bassins de vies marqués par des cosmopolitismes de peuplements dans une dynamique du vivre ensemble et des acceptations réciproques.

Spécialiste de la question de la territorialité , des actes de la décentralisations et de l’animation multifonctionnelle des politiques territoriales , diplômé en sociologie rurale et en sociologie urbaine, et es qualité de disciple du Président MAMADOU DIA, qui a été porteur d’une politique autogestionnaire du développement local ouverte à l’ensemble territorial de notre pays, et à l’extérieur de celui -ci, je me félicite de l’émergence des pôles territoires comme approche de constructions de stratégies du développement local hors confusion des genres , des rôles et des paradigmes socio-politiques des réalisations et des mises en œuvre.

De par mes engagements citoyens, mes pratiques sociales du développement endogène, qui articulent les capacités financières des diasporas aux besoins prioritaires de leurs villages pour lutter contre les pauvretés et les précarités locales, je ferai appel à mes cursus universitaires et académiques , mes expériences multifonctionnelles professionnelles de la territorialité et de la décentralisation en France et la plénitude de mon mandat de haut conseiller des collectivités territoriales, afin de porter à votre connaissance très prochainement, ma grille de lecture et mes paradigmes d’approche et de compréhension de la stratégie nationale du schéma des pôles territoires 2050 . Celle qui a été conçue par le professeur AMAMDOU DIOP universitaire et chercheur éminent, et qui a servi à valider une commande d’une option et une orientation politique, portant l’organisation du développement national par l’émergence de pôles économiques , comme soubassements de la réalisation des pôles territoires.

La territorialisation du développement au Sénégal à partir des paradigmes par lesquels notre peuple s’identifie et se reconnait est un enjeu de souveraineté locale et nationale.

Cependant, ma préoccupation majeure est que cette volonté politique affirmée de la création des pôles territoires avec une date de phasage en septembre 2025, ne prend pas en compte un segment important de notre nation, qui, malgré son statut d’étranger pour nos ressortissants vivant à l’étranger, est d’un apport considérable pour la stabilité de notre pays et pour l’irrigation continue des réseaux informels et formels de l’économie nationale, sociale et solidaire.

Lors de votre discours à la nation, vous avez magnifié par la parole les diasporas sénégalaises et reconnu leurs rôles et places dans les quiétudes de plusieurs milieux sociaux de notre peuple et des territoires et des terroirs qui sont leurs cadres de références historiques et géographiques.

Cette reconnaissance parolière ne s’accompagne pas d’actes concrets du président de tous les Sénégalais
qui reconnait les diasporas comme acteurs à part entière et comme une force vive de la nation au même titre que toutes les autres forces vives de la nation qui ne sont ni plus pertinentes, ni plus utiles.

En vous souhaitant la bienvenue en France lors de visite, j’ai porté à votre attention, tout en me félicitant de votre choix de rencontrer les acteurs associatifs (j’ai été privé en ce me concerne de cette invitation volontairement par l’ancien consul général), l’absence des diasporas dans la configuration des pôles territoires à deux niveaux :

Comment conforter le volontarisme des diasporas à prendre en charge les principales infrastructures de base de leurs villages, voire de leurs quartiers dans les villes secondaires et faire d’elles des partenaires du financement du développement territorial qui implique leurs réseaux, leurs villages et leurs communes ?
Sur ce sujet, je faisais allusion au FUUTA et aux autres zones de la vallée du fleuve (département de Bakel et de celui de GOUDIRY dont les survies des localités dépendent de leurs diasporas. Ce qui est aussi valable pour toutes les autres régions périphériques (Tambacounda, Casamance).

J’avais publiquement dénoncé à l’époque et je l’assume, la segmentation du FUUTA en entités disparates non conformes à son histoire, à sa géographie, à son peuplement et aux intérêts de ses habitants. Je vous avais alors proposé dans un article publié par les sites d’informations XIBAARU et INFOS 15, de considérer la diaspora du FUUTA et celles des régions périphériques, comme vos partenaires, dans la réalisation des pôles territoires utiles à l’émergence d’une souveraineté locale et nationale.

Le tumulte créé par ma dénonciation sur la configuration partiale, économiciste et urbanistique dans sa conception, favorisa l’émergence de plus groupes revendiquant le respect du FUUTA. Un courrier d’un des groupes , le cadre de convergences pour le FUUTA au sein duquel avec d’autres , vous avait écrit en vous faisant part des propositions et en attendant de vous une réponse politique à la hauteur des enjeux. Nous avons reçu une réponse nous renvoyant à la réponse de vos services techniques. Un autre groupe Le COCIDEF, vous a simultanément écrit avec aussi comme destinataire Monsieur le premier ministre , pour vous faire part de ses préoccupations.

La région de MATAM n’étant plus scindée en espaces distincts, j vous rappelle que les diasporas du FUUTA, comme celles des autres régions périphériques peuvent être vos partenaires dans l’édification des pôles territoires respectueux des histoires et des géographies des mouvements de populations mixtes et pluridirectionnels de notre peuple dans le temps et dans l’espace. En vous rappelant Monsieur le Président, que le FUUTA c’est le département de PODOR et la région de MATAM réunie dans le cadre d’un écosystème commun, au même titre que le SINE et le SALOUM dans la pluralité de ses entités administratives et sa verticalité avec la région de THIES et aussi la CASAMANCE solidifiée par une perspective de l’unicité d’un pôle territoire

D’autres part, je vous invite à partager mes utopies porteuses d’éducations permanentes et de créativités solidaires, impliquant les diasporas organisées en pôle territoire, l’Etat et les collectivités territoriales dans la validation d’un pacte de confiance utile à notre nation et à la satisfaction de sa quête de souveraineté locale et nationale.
Je joins à ma lettre ouverte un argumentaire d’un plaidoyer en faveur d’un pôle territoire des diasporas sénégalaises et je serais satisfait que cette proposition retienne toute votre attention.

Excellence, Monsieur Le Président de la République, le Sénégal est à l’orée de troubles dont il n’a pas besoin et les diasporas sénégalaises peuvent contribuer à l’apaisement et la permanence de notre cohésion sociale nationale plurielle à mémoires multiples, et où le suprématisme linguistique, culturel et ethnique n’a sa place. Surtout au milieu des pierres d’une marmite sénégalaise étrange dont les appuis sur lesquelles elle repose, fonde le vivre ensemble entre les segments de notre peule ; la pierre PEULE, la pierre LEBOU -WOLOF, la pierre DIOLA, la pierre SERERE. Cette dernière, le SERERE que vous êtes, construisant toutes les autres transversalités avec les SONINKE, les MANDINGUES et les autres segments de la communauté nationale. Ce positionnement intrinsèque du SERERE dans l’harmonie entre nos communautés respectives vous oblige et vous confère plus de responsabilités que d’autres dans la mise en œuvre des pôles territoires et dans la construction-animation d vivre ensemble à travers votre communication politique gouvernementale qui, à l’état actuel est faible et insuffisante et ne tient pas compte de la diversité des langues de notre pays et survalorise des langues étrangères ( voir le site de la présidence de la république).

Et en ce sens, si vous en êtes d’accords, les diasporas sénégalaises peuvent et pourront être vos partenaires et la co-construction qui en découlera, fera date dans l’historicité et la postérité de votre gouvernance politique au Sénégal. AAMIIN

Je vous pire Monsieur le Président de la République, de croire à l’assurance de toute ma considération

MAMADOU DEME
Sociologue ds migrations et du développement local (sociologie rurale et urbaine)
Expert consultant sur les migrations internationales (migrations et sociétés, migartions et développement)
Expert en sociologie des organisations, expert vies associatives – diasporas- territoires et territorialités -codéveloppement et coopération décentralisée
Ancien cadre A des cadres d’emplois territoriaux des collectivités territoriales de France
Ancien délégué de préfet (corps préfectoral de France)
Auditeur de L’IHEDN (institut des hautes études de défense nationale de PARIS)
Technicien supérieur de l’éducation populaire et de la jeunesse
Certifié de compétences de chef de projet de rénovation urbaine
Diplômé d’études diplomatiques et stratégiques supérieures du CEDS de PARIS
Ancien haut conseiller des collectivités territoriales (coordination de la mission d’études sur les diasporas sénégalaises
Président de l’association réseau financier du codévelopement et de l’ONG S2DS ( Sénégal- Diasporas et développements solidaires)