Procès du massacre de 2009 en Guinée : Moussa Dadis Camara condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité
C’est un jour historique pour la Guinée où, pour la première fois, la justice a jugé un ancien président : Moussa Dadis Camara, qui a dirigé le pays pendant 12 mois, entre 2008 et 2009, à été déclaré coupable de « crimes contre l’humanité ». Au terme de 22 mois d’audience, le tribunal criminel de Dixinn a décidé de condamner l’ex-chef d’État à 20 ans de prison pour le massacre de 156 manifestants le 28 septembre 2009, tout comme Moussa Tiegboro Camara, l’ex-patron des services antidrogue. C’est un verdict finalement plus clément que les réquisitions du parquet qui avait requis la perpétuité, informe Rfi.
La peine la plus lourde a été prononcée contre Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle en 2009, en cavale depuis le 4 novembre dernier. Il a écopé de la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui.
Parmi les lourdes peines, il y a aussi Marcel Guilavogui qui a été condamné à 18 ans d’emprisonnement. L’ancien protégé du président avait été vu au stade rouant de coups les leaders politiques et avait menacé de faire exploser avec ses grenades la clinique où, après le massacre, les leaders politiques avaient été admis. Aussi, Blaise Goumou, un gendarme sous les ordres de Tiegboro, a obtenu 15 ans de prison. Mamadou Aliou Keita a écopé de 11 ans d’emprisonnement et Paul Mansa Guilavogui de 10 ans.
C’est la peine qui a été décidée également contre Aboubacar Diakité, dit « Toumba » pour crimes contre l’humanité. Les juges se sont montrés plus clément car c’est lui qui a accepté pendant le procès de dire « sa part de vérité », et qui a fait apparaître les premières fissures au sein de la défense. D’autre part, quatre militaires et gendarmes ont eux été acquittés : Cécé Raphaël Haba, Ibrahima Camara, dit « Kalonzo », Alpha Amadou Baldé et Abdoulaye Chérif Diaby. Les différentes parties ont 15 jours pour faire appel.