PROCES IAAF : LES AVOCATS DE PAPA MASSATA DIACK PLAIDENT LA RELAXE
Me Antoine Beauquier et son confrère Hugues Vigier ont plaidé la relaxe pour leur client, Papa Massata Diack, jeudi 19 janvier, devant la cour d’appel de Paris. Massata Diack comme son défunt père, Habib Cissé et autres avaient été condamnés, en première instance, lors du procès du scandale de dopage des athlètes russes. Le jugement a été mis en délibéré au 9 mars prochain. Pour Me Beauquier, la condamnation de son client pouvait être « moins caricaturale ». « Le jugement était très sévère et injuste », a-t-il déploré. Avant de revenir sur le parcours académique et professionnel de Massata Diack, visiblement pour montrer que le fils de Lamine Diack a réussi à la sueur de son front. Que le népotisme n’est pas la source de sa réussite. Comme pour mieux convaincre la cour que son client est blanc comme neige, Me Beauquier renseigne que Papa Massata Diack n’était pas au-dessus des règles de fonctionnement mises en place par l’IAAF. Tout ce qu’il faisait était validé par l’équipe dirigeante de la fédération, a-t-il soutenu.
« Il est face à une situation d’attaque de l’IAAF et de son père. Alors il est intervenu en faisant comme il a pu pour défendre et protéger son père. Quand on intervient après une infraction, on ne peut pas être considéré comme un complice. Il n’a pas touché d’argent, il a fait son métier. On lui reproche de l’avoir fait », a déploré Me Beauquier. En réalité, dans cette affaire, laisse-t-il entendre, Massata Diack comme son père sont victimes de l’instrumentalisation, par les Anglais, de l’Agence mondiale de l’anti-dopage. Objectif, créer les conditions permettant à Sébastien Coe de succéder à Lamine Diack. Ce qui est fait. « Aujourd’hui, il n’y a ni Africain ni Français au niveau de l’instance dirigeante de la fédération », a-t-il déploré.
En vérité, si Lamine Diack avait mis en place un système pour gérer le scandale du dopage des athlètes russes, on peut dire que toutes les têtes pensantes de la fédération étaient au courant. Hypothèse de Me Hugues Vigier. Alors, enchaîne-t-il, pourquoi Sébastien Coe n’a-t-il pas été inquiété ?
« Vous dite que PAMODZI (l’agence de Massata) n’était pas utile, et dès son installation à la tête de la fédération, Sébastien Coe fait remplacer PAMODZI par sa propre société », a rappelé le brillant avocat. Il y a anguille sous roche, a-t-il laissé entendre.
Il se tourne vers l’avocat de l’IAAF, le fixe du regard et assène : vous dites que des contrats qui courent jusqu’en 2029 ont été signés par Lamine Diack et son équipe pour s’enrichir. Aujourd’hui, grâce à ses contrats, la fédération a encaissé plus de 220 millions d’euros, a-t-il dit.
On ne sait pas si la cour donnera une suite favorable à leur demande, c’est-à-dire la relaxe de leur client, en tout cas une chose saute aux yeux, la prestation des avocats de Papa Massata Diack a été plus convaincante que celle faite lors du procès en première instance.
Cheikh Sidou SYLLA