PROJET DE LOI PORTANT DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE : MACKY FAIT MARCHE ARRIÈRE
L’Assemblée nationale est convoquée, ce lundi, en session extraordinaire et en procédure d’urgence. Au menu : les projets de loi portant révisions de la Constitution, du Code électoral et du Code pénal.
Jusque-là ces réformes en vue, globalement fruit d’un consensus du Dialogue national, semblaient bien accueilles par la classe politique. Elles devraient, par exemple, permettre à Khalifa Sall et Karim Wade, de recouvrer leurs droits civiques.
Mais celle concernant l’article 87 fait polémique. Le changement envisagé ferait sauter le verrou de deux ans après l’élection du président de la République à propos de la dissolution de l’Assemblée nationale par ce dernier. L’opposition soupçonne une manœuvre politicienne du camp présidentiel.
Ces soupçons risquent de tendre les débats à l’Hémicycle. Mais la tension pourrait retomber avant le vote du texte puisqu’il est possible que le Président Macky Sall, son initiateur, le retire.
C’est le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar, Me Oumar Youm, qui annonce cette possibilité. «Le Président Macky Sall, après avoir échangé avec le ministre de la Justice, il me semble que le projet risque d’être retiré pour continuer à apaiser le climat», révèle-t-il dans les colonnes de L’Observateur.
Il justifie : «On ne veut pas être dans des discussions sur lesquelles tout le monde ne maîtrise pas les éléments. Pour montrer qu’il n’y a aucun calcul derrière, sinon pour parfaire les institutions et leur bon fonctionnement, le projet pourrait être retiré.»
À ceux qui soupçonnent le chef de l’État de vouloir, à travers la révision de l’article 87, dissoudre le Parlement puis organiser en même temps la présidentielle et les législatives, Me Youm répond : «On ne va pas coupler les élections. Le Président Macky Sall l’a dit devant notre groupe parlementaire. Il ne va pas, non plus, dissoudre l’Assemblée nationale, mais il (veut) offrir l’opportunité de le faire à un autre Président.»
Mais le président du groupe Benno à l’Assemblée prévient : «Nous allons le défendre si le projet est maintenu.»