Que le traitement du criminel d'aujourd'hui dissuade le potentiel criminel de demain

21 - Mai - 2019

«Meurtres et violences au Sénégal : Que le traitement du criminel d’aujourd’hui dissuade le potentiel criminel de demain.» C’est ainsi que le leader du mouvement « Agir » a intitulé la note parvenue à « L’As » et dans laquelle il exprime sa colère suite aux derniers actes criminels commis dans le pays. Pour Thierno Bocoum, les auteurs de crimes doivent être vilipendés.

La succession des meurtres dans le pays inquiète une bonne partie de l’opinion. Le Sénégal a vécu en effet un weekend macabre avec le meurtre samedi de Bineta Camara, fille du Président de l’ADL Malal Camara, suivi de la découverte d’un corps sans vie le dimanche, dans un marché à Ouakam. D’après les premières informations, il s’agit d’une dame qui a été violée avant d’être tuée. En plus de l’émoi et de la compassion, ces deux faits ont suscité une indignation populaire. Les politiciens ne sont pas en reste.

Thierno Bocoum, dans une note parvenue hier à «L’As », a exprimé son courroux face à cette série de meurtres dans le pays. A l’en croire, les Sénégalais n’ont pas une culture de violence ostentatoire et assumée, même si quelques actes par-ci et par-là se font de plus en plus en plein jour. Toutefois, il affirme qu’il y a des vicieux qui profitent de l’omerta des autorités et de la vulnérabilité des populations pour accomplir leurs forfaits.

Ainsi, dit-il, il y a des jeunes filles qui sont violées dans les chambres et coins de nos maisons ; des meurtres qui surgissent par le fait de proches, voisins, parents, sans qu’on s’y attende. Ainsi, Thierno Bcoum pense qu’il est temps d’agir. «Le meurtre doit être vulgarisé, commenté. Sa face hideuse et criminelle doit être plaquée sur les écrans de télé et commentée en boucle dans les émissions radiophoniques.

Que les autorités se prononcent et bandent les muscles d’un appareil répressif. Que les auteurs des crimes soient vilipendés. Que tuer soit une catastrophe pour soi, pour sa famille, pour son quartier, pour ses proches. Que le traitement du meurtrier d’aujourd’hui dissuade le potentiel meurtrier de demain », a-t-il préconisé. Selon lui, la dissuasion doit être la première arme contre les actes odieux. Il ne sert à rien que le meurtrier se rende compte de la gravité de son acte après avoir ôté la vie, ajoutait-il.

«À côté des meurtriers et des criminels qui sévissent dans notre environnement proche, des agresseurs ont décidé de vivre de la sueur d’autrui, par le sang et la terreur », fait constater l’ancien député qui estime que des malfrats, souvent multirécidivistes, sillonnent nos quartiers et nos routes, jour et nuit, volant, blessant et parfois tuant tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin.

« Les autorités doivent se saisir vigoureusement du problème de la violence qui est devenu un cancer pour notre société. Si des mesures fermes et pérennes ne sont pas prises, la gangrène nous détruira de l’intérieur », a-t-il prévenu. Poursuivant, il soutient que l’Etat doit assurer un minimum de présence à travers le renforcement des polices de proximité dotées de moyens d’intervention.

« Que l’appareil de répression soit doté de moyens suffisants pour que les coupables soient retrouvés dans de brefs délais. Que la justice soit assez indépendante pour que l’impunité ne soit pas un facteur encourageant », a-t-il laissé entrevoir. En définitive, Thierno Bocoum appelle les populations à avoir la culture de la dénonciation et de la prévention. «Les criminels existeront toujours mais ils devront se rendre compte qu’ils vivent dans une société qui ne ménagera aucun effort pour les mettre hors d’état de nuire», a-t-il conclu.

L'AS

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