Ramadan, résilience islamique et confinement

12 - Mai - 2020

2020 sera une année très édifiante dans notre pays. Dans la mesure où les musulmans citoyens, sans exception, restent confrontés à une décision administrative foudroyante. L'objet de la décision en question est l'accès rendu aux mosquées rendu difficile sur toute l'étendue du territoire national. Et les musulmans citoyens ont déféré, dans leur grande majorité, à la volonté de l'État. Parce que la portée de l'initiative vise la totale sauvegarde, à terme, de la sécurité de la Nation.
D'ailleurs la survenue de la pandémie, sa coïncidence avec le jeûne et la riposte déployée pour éradiquer le Covid19 dans notre pays invitent la communauté musulmane à bien appuyer l'État.
Le Ramadan 2020 permet aux musulmans de bien respecter la conduite citoyenne exigée par le pouvoir exécutif. Et offre, à l'occasion, une opportunité objective pour que cette rigueur soit bien encadrée par l'ensemble des musulmans. Au plan du respect des prescriptions administratives.
L'opinion musulmane a adhéré sans nuance à la prescription parce qu'elle est patriote. Ensuite la pratique en Islam encadre parfaitement l'existence ici-bas. Elle conduit à un strict respect des règles afférentes à l'hygiène de vie et recommande une obéissance aux lois et règlements mis en opération par l'état du Sénégal.
La preuve est faite à travers l'absence de conflit réel induit par la cohabitation entre la croyance et le pouvoir d'État bâti, du reste, sur la laïcité. Surtout l'endurance qui reste en Islam une règle majeure demeure pour le croyant la vertu barrière. Ce qui lui permet de relever tous les défis, de transcender la patience, la persévérance. Et de réussir à franchir toutes les épreuves qui relèvent des obstacles et empêchent de bien respecter les prescriptions qui sont en corrélation parfaite avec sa croyance.
D'ailleurs, le nationalisme concret du musulman citoyen et son patriotisme ouvert ont permis
* Un bon management de la citoyenneté
* Un meilleur encadrement de la pratique de la démocratie
* Une judicieuse gestion de la construction de l'État Nation entre 1957 et 2019.
Saluons, au demeurant, les pré requis et les acquis en acier obtenus au Sénégal. Du fait de la noble détermination du musulman citoyen très engagé pour le développement, mieux, pour la réussite de la construction nationale.
De plus, l'arrivée du Ramadan 2020 offre aux musulmans citoyens du Sénégal une excellente opportunité pour bien intégrer le confinement en cours dans notre pays.
La collectivité islamique doit, réellement, bien apprécier l'heureuse coïncidence entre le confinement et le jeûne. Parce que la rigueur qui caractérise l’encadrement des deux conduites appelle au respect des règles fondatrices et directrices des deux prescriptions.
L’État du Sénégal, dans le but de bien manager la riposte à opposer à la pandémie a réduit la pratique de certaines libertés, de certains droits. Quant aux musulmans citoyens, le jeûne leur impose un comportement qui demande vertu, sobriété. Une culturalité et une spiritualité exemplaire.
Donc le confinement renforce la mise en œuvre des règles inhérentes au Ramadan, dans une bonne mesure. Et son application, le confinement s'entend, s'effectue avec un respect que rien ne saurait franchir ou contourner.
Le confinement et la pratique du jeûne confirment le niveau atteint en conscience collective et en intelligence citoyenne par la communauté musulmane au Sénégal.
Le confinement, pendant la mise en action de l'État d'Urgence et du Couvre-Feu, instaure une conduite qui se traduit par une réduction radicale de la pratique des droits et libertés de tout un peuple. Or, le Ramadan 2020 vient renforcer, parfaitement, la foi du citoyen musulman que rien ne peut ébranler.
L'enseignement en Islam confère aux croyants les moyens de bien sauvegarder l'encadrement de la règle du juste milieu dont la substance et la quintessence restent l'endurance. D'ailleurs, la coexistence entre laïcité et pratique de l'Islam justifie le capital en persévérance dont dispose, au Sénégal, le musulman. Qui, chaque jour, essaie une cogestion extrêmement délicate de la laïcité et de la prescription islamique.
L’État Nation ne se construit pas à pas au Sénégal. Bien que l'institutionnel fondateur et directeur de la laïcité pratiquée par l'État trouve ses origines en France. Alors que l'orthodoxie en Islam enseigne un institutionnel qui transcende toutes les formes de gouvernance de type occidental. Seulement, le Sénégal n'est ni extrémiste, ni intégriste. Mais la collectivité musulmane encadre sa pratique en s'éloignant, avec patriotisme, de tout confessionnalisme.
D'ailleurs, l'accès aux mosquées est rendu difficile en ce moment, mais le musulman citoyen ne se résigne guère. Parce que la loi lui demande de restreindre ses va et vient, d'éviter les groupements et une fusion sous toutes ses formes.
En fait, préserver le peuple est une fonction de l'État Protecteur qui s'effectue, avec efficacité, par le billet d'une utilisation rationnelle de ses moyens. Or, le rapport besoins et moyens, devant le diktat exercé par la pandémie, exige une rigueur en vue de protéger le plus grand nombre.
Maintenant, le musulman citoyen est déterminé, avec la catharsis opérée par le Covid 19, à entreprendre un changement radical. Afin que, d'abord, le peuple restaure l'autorité et, qu'ensuite, l'État cadre le système de pertinence politique. La pratique de la gouvernance avec la réalité. Au lieu de se perdre, continuellement et gravement, dans une voie sans issue. La peur panique ravage toujours, comme un tremblement de terre, une nation vulnérable.

Wagane Faye
Professeur d'Anglais

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