RDC : Les rebelles du M23 aux portes de Goma

27 - Janvier - 2025

Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont lancé une offensive sur plusieurs axes autour de la ville de Goma, dans l’est de la RDC. Les combats ont débuté ce 23 janvier et se poursuivent depuis. Alors que l’armée sud-africaine, mobilisée au sein de la force régionale de la SADC et de la Monusco, a affirmé avoir repoussé les rebelles samedi soir, ceux-ci sont désormais aux portes de la capitale de la province du Nord-Kivu. L’aéroport international de Goma « ne peut plus être utilisé », a déclaré la Monusco. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé « les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC »

Le président congolais, Félix Tshisekedi, et son gouvernement ont sollicité le Conseil de sécurité des Nations unies, dont une réunion d’urgence était prévue lundi. Compte tenu de la rapide dégradation de la situation sur le terrain, celle-ci doit désormais se tenir dès ce dimanche. Plusieurs sources avaient dit redouter, en début de matinée, une opération d’ampleur des rebelles et de leurs soutiens avant la tenue de la réunion à New York. Ce dimanche en fin de matinée, plusieurs bombes sont tombées sur des camps de déplacés.

• Les FARDC affirment avoir été frappées par un drone rwandais
Un drone rwandais a ouvert le feu sur des positions congolaises dimanche à environ six kilomètres de Goma, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et onusiennes. « Un drone TB2 de l’armée rwandaise a effectué une frappe sur une de nos positions », a précisé une source sécuritaire proche des FARDC. Selon plusieurs sources au sein la Monusco, « au moins deux paramilitaires » ont été gravement blessés par ces tirs.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui n’avait jusqu’à présent pas aussi clairement mis en cause Kigali, s’est dit « profondément préoccupé par l’escalade de la violence » et appelle « les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC », selon un communiqué diffusé dimanche par son porte-parole.

• « L’aéroport de Goma ne peut plus être utilisé »
Ce 26 janvier, « le M23 et les troupes rwandaises ont pénétré le site de Munigi ainsi que les abords de la ville de Goma », a déclaré la patronne de la Monusco, Bintou Keïta, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

La diplomate, qui intervenait à l’occasion de la réunion d’urgence sollicitée par la RDC en réponse à l’offensive des rebelles sur Goma, a également confirmé que l’aéroport international de la ville « ne peut plus être utilisé aux fins des évacuations ou des efforts humanitaires ».

Les combats, qui s’intensifient sur plusieurs axes autour de Goma depuis le 23 janvier, ont repris tôt ce dimanche matin, notamment au nord de la ville. En fin de matinée, les rebelles ont déclaré que l’espace aérien de la ville était « fermé ». Mais la situation est restée floue pendant plusieurs heures, et certains vols commerciaux ont encore pu décoller peu après cette déclaration. Contacté par Jeune Afrique, le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, affirmait également à la mi-journée que l’aéroport n’était pas fermé.

Depuis, la situation semble s’être dégradée. « En d’autres termes, nous sommes pris au piège », a déclaré Bintou Keïta, demandant au Conseil de sécurité d’agir pour protéger la population civile et le personnel humanitaire.

• Des camps de déplacés bombardés
Les combats se rapprochent de Goma et les bombardements n’épargnent pas les camps de réfugiés installés à l’ouest de la ville. Au moins quatre bombes sont tombées sur les sites de Rusayo 1 et Rusayo 2 Extension. Il y a plusieurs blessés et un bilan provisoire fait état de dix morts, mais les recherches se poursuivent car d’autres corps sont encore enfouis sous les décombres, selon Janvier Banguma, chef du groupement de Rusayo.

« Les bombes sont tombées à 11 heures. Je suis sur place et nous attendons des ambulances pour transporter les corps des victimes », explique-t-il. Invité de la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC) pour le journal de la mi-journée, le ministre congolais de la Communication a également évoqué des bombardements. « Ils [les habitants de Goma] sont sous attaque. On attaque les camps de déplacés parce qu’il y a une volonté claire de semer la terreur et d’occuper la ville de Goma », a réagi Patrick Muyaya.

En ville, c’est un climat de tension qui règne, selon notre correspondant sur place. Des éléments des Wazalendo (groupes armés alliés à Kinshasa) sont accusés d’avoir commis des pillages dans les quartiers de Majengo et Katoyi. Dans le centre de la ville, de lourdes détonations résonnent depuis l’aube et des hélicoptères de combat de l’armée congolaise tournent dans le ciel, selon l’AFP. Voitures et motos circulent encore mais la plupart des commerces ont fermé. À mesure que les combats se rapprochent, de nouvelles colonnes de déplacés affluent.

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