REEW DAN KOY PAACO KEN DU PENCO De quoi Mansour Faye est-il le nom ? Par Guy Marius Sagna

19 - Avril - 2020
 Aujourd’hui, il est devenu clair que le président Macky Sall maquillait les chiffres sur le riz, l’arachide…
La bourgeoisie bureaucratique, quand elle ne peut pas changer la réalité, elle change les chiffres.
Elle les cache aussi en vous bassinant de taux de croissance et de pourcentages. Ainsi, vous n’entendrez jamais Macky Sall dire qu’en 2017 il y a eu 22.575 enfants de moins de 5 ans morts de diarrhée, d’infection respiratoire aigüe et de malnutrition. Si nous restons sur ce dernier chiffre de 22.575 enfants, cela veut dire que tous les jours en 2017 il y avait 61 enfants qui mourraient de mort évitable. Quelles leçons en tirer ?
 
La vie humaine est sacrée. Mais on le voit tous les jours, toutes les vies n’ont pas le même prix. Si les africains étaient les seuls victimes du Covid-19, il ne serait pas déclaré « pandémie ». Si les pays impérialistes n’avaient pas fermé leurs frontières Macky et sa classe auraient traité le coronavirus comme ils traitent la mortalité infantile c’est-à-dire en prenant leur temps.
 
Avec trois morts, Macky prend toutes ces mesures. Pourquoi Macky n’a pas pris ces mêmes mesures pour les 4 femmes qui meurent tous les jours d’une grossesse, pour les 30 sénégalais qui deviennent aveugles tous les jours ? Pour les 821 nouveaux demandeurs d’emploi quotidiens ? Pour les 8.640.000 analphabètes que compte le Sénégal ? Pour ces 61 enfants qui disparaissent tous les jours ? Pour les enfants victimes de traites ? Pour les 1.500.000 enfants hors de l’école ?
 
Cela veut dire que Macky Sall ne travaille pas en réalité. Du moins, il ne travaille pas pour le peuple. Il travaille pour son parti, sa fratrie et l’impérialisme.
 
Où est l’émergence ? A quoi nous sert aujourd’hui le classement Doing business ?
 
A ceux qui trouvaient « dérisoires » les 50 milliards « recouvrés » par l’Etat dans la traque des biens mal acquis, Mme Aminata Touré précisait que c’est « l’équivalent de 10 hôpitaux qu’on peut construire ».
 
Aujourd’hui, nous comprenons tous que la fortune de Macky, le château et la fortune de tel ministre, la résidence de tel directeur national c’est l’hôpital qui a été pris à Saraya, c’est l’électricité qui a été volé à la commune de Fass Tièkène, c’est le poisson qui est pris à nos pêcheurs, ce sont des infirmiers et les sages-femmes arrachés aux populations, ce sont les universités et les bourses volées aux étudiants, ce sont les faibles quantités de semences et de matériel agricole…Chaque scandale sur lequel il a posé son coude est un hôpital, un biologiste, un médecin, des gants, des masques enlevés au peuple.
 
Incapable de changer la réalité il traficote les chiffres, ne faisant confiance qu’en Boun Abdallah il supprime le poste de premier ministre, ayant nommé Mansour Faye il est obligé de nommer Aliou Sall…C’est cela le Sénégal néocolonial, vitrine politique de la françafric. 
 
Quel est le mérite de Mansour Faye : du président de la république il est le « goro ».
Quel est son crime : comme son beau-frère, il prend les citoyens pour des « golo ».
 
Mansour Faye est le symbole du « réewmi dan koy paaco ken du ko penco ».
Mansour Faye est le symbole de comment on vide le Ministère de la santé et de l’action sociale (Msas) du budget de l’action sociale pour le confier à son beau-frère afin de faire de la politique politicienne.
Mansour Faye c’est aussi la preuve que non seulement « la patrie avant le parti » n’a pas été réalisé mais pire qu’ils nous ont renforcé « la fratrie avant la patrie ».
Qui pour faire les comptes et mécomptes du Covid-19 ?
 
Parmi les questions que nous devons nous poser figurent aussi celles-ci :
-un pays comme le Sénégal doit-il payer ses députés ?
-un pays comme le Sénégal doit-il laisser ses ministres avoir une Mercedes et une 4X4 ?
-un pays comme le Sénégal doit-il…
 
Il y a en effet une guerre à mener. Guerre contre ce système. Guerre contre les voleurs du peuple. Guerre pour la souveraineté alimentaire, sanitaire, monétaire, sécuritaire…
Guerre pour quitter ce statut de « marché émergent » afin de faire entrer nos peuples dans les « sociétés émergentes ». Et nous la gagnerons car nous sommes d’éternels optimistes persuadés qu’il y a une perspective à conquérir. Perspective d’émancipation, de sortie du néocolonialisme, d’unité africaine, d’une Terre débarrassée du virus capitaliste.
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