Restez alarmistes, chers confrères…

09 - Août - 2020

Suite à la sortie du chef de l’Etat, Macky Sall, accusant la presse sénégalaise de couvrir de façon alarmiste l’évolution de la pandémie du coronavirus au Sénégal, le député Mamadou Diop Decroix a donné une réponse très pédagogique sur le plateau de Soir d’info de la Tfm. Pour le parlementaire, il faut juste dire ce qui se passe. Mais s’il existe deux extrémités (être alarmiste pour faire prendre conscience aux populations de la situation de la maladie ou être très prudent jusqu’à pousser les gens à penser que ça ne passe rien du tout), il allait choisir la première option. C’est ce que fait la presse depuis toujours et sur tout. C’est l’option de parler des trains qui n’arrivent pas à l’heure pour que chaque citoyen soit conscient de la réalité de la marche du pays mais surtout de sa part de responsabilité sur le cours de ce développement. Et les dirigeants sont les premiers interpelés.
Pourtant avec cette pandémie, certains ont même pensé que la presse était complice du gouvernement dans l’exposé des faits. Alors que la presse ne fait que rapporter des informations, chercher ce qui ne va pas, alerter, relayer les quelques voix discordantes qui osent faire face au point de vue et à la stratégie officiels. Elles deviennent de plus en plus nombreuses. On peut tout reprocher à la presse sénégalaise, tout le monde sait que des brebis galeuses sont dans la profession, certains sont soupçonnés de faire souvent le jeu du pouvoir dans l’orientation de l’information. Mais cette presse fait son job pour l’essentiel. Un dirigeant soucieux des progrès démocratiques de son pays, des conditions de travail des journalistes, de l’industrialisation de sa presse pour plus de possibilités de création d’emplois dans le secteur allait avoir un autre comportement. Ce serait regrettable si Macky Sall ne fasse pas mieux que ses prédécesseurs en faveur de la presse. Surtout avec tous ces journalistes avec qui il a cheminé toutes ces années de pouvoir. Ce sera aussi leur échec, ces confrères qui ont eu l’occasion de graver leur nom sur les livres d’histoire de la presse sénégalaise comme l’a fait un certain Babacar Touré.
Pour le moment le système Macky Sall préfère la déstructuration de la presse pour en tirer profit. Heureusement que toute la presse de ce pays ne s’est pas agenouillée devant le chef de l’Etat et ses hommes. Alors chers confrères rester alarmistes. Parce que pour le moment c’est ce qui nous reste pour protéger la population comme le prouve la dernière sortie du ministre de l’Intérieur qui met à nu le jeu de yo-yo du pouvoir face à la pandémie.
Ndiaga DIOUF
Journaliste

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Avril - 2022

Décès en couches de Astou Sokhna : les rapports de mission attestent un "décès maternel évitable" (Diouf Sarr)

Abdoulaye Diouf Sarr a décidé de briser le silence suite au décès de Astou Sokhna dû à une "négligence médicale" du personnel de...

14 - Avril - 2022

IAM : Le capitaine Touré perd son poste de professeur

Le capitaine Touré n’a visiblement pas eu le temps de prendre ses marques au sein de l’IAM comme professeur. Sur sa page Facebook, il informe avoir été...

14 - Avril - 2022

Le programme ‘’Badienou gokh’’ regroupe plus de 8 600 femmes volontaires (ministre)

Le gouvernement du Sénégal a lancé le programme ‘’Badienou gokh’’ en 2010 dans 14 régions du pays. Reposant sur la figure hautement...

13 - Avril - 2022

CES DEFIS QUI ATTENDENT LE REELS

Après leur acte de sécession posé ce week-end, les élus de l’opposition pourraient se heurter à certaines difficultés dans leurs rapports avec...

13 - Avril - 2022

Le département d'Etat américain cite Bougazelli pour déplorer l'impunité dont bénéficient les proches de Macky

Abordant l'impunité au Sénégal, les Etats-Unis ont rapporté beaucoup de cas d'impunité, de partialité dans le rapport. Les Américains ont pris...