REVUE DE PRESSE : LA FATWA DU KHALIFE DES MOURIDES CONTRE SOKHNA AÏDA DIALLO EN EXERGUE

23 - Octobre - 2019

La fatwa du khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké contre Sokhna Aïda Diallo, épouse du défunt guide des thiantacounes, fait la Une de plusieurs quotidiens parvenus mercredi à l’APS.

"Serigne Mountakha Mbacké a fait hier une deuxième sortie sur le cas Sokhna Aïda Diallo. Si pour la première, beaucoup d’interprétations ont été faites sur la convocation de la veuve de Cheikh Béthio Thioune, cette fois-ci le khalife s’est exprimé sur une vidéo. Une véritable fatwa contre la reine des thiantacounes", rapporte L’Observateur.

"Celui qui ne respecte pas la voie (du mouridisme), on doit le jeter à la forêt", déclare le khalife dans des propos rapportés par le quotidien L’As. "Serigne Mountakha Bassirou dit stop", souligne le quotidien Enquête.

Le journal note qu’entre autres griefs que l’on peut reprocher à Sokhna Aïda Diallo, il y a que cette dernière "dispute le khalifat des thiantacounes à Serigne Saliou Thioune, fils de Cheikh Béthio Thioune."

"La veuve de Cheikh Béthio Thioune, qui semble être devenue le cauchemar de Touba, a été +maudite+ pour ses écarts de conduite, +contraires aux préceptes de l’islam et aux enseignements de Serigne Touba+", indique Vox Populi, avant de citer à son tour le khalife général des mourides.

"Nous n’avons rien à faire avec ceux qui ne respectent pas les recommandations divines encore moins celles de Serigne Touba". "Puisqu’elle a décidé d’évoluer en marge des recommandations, je ne me préoccupe plus d’elle", ajoute le Khalife, cité par Source A.

A côté de ce sujet largement commenté par la livraison du jour des quotidiens, la politique garde sa place avec notamment la perspective des retrouvailles entre le président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade.

"Karim grippe le processus", avec notamment le limogeage de hauts fonctionnaires qui ont laissé entendre lors d’une réunion aux Nations unies à Genève, que l’Etat pourrait réhabiliter Karim Wade.

M. Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, avait été incarcéré à partir de 2014 pour enrichissement illicite et détournements de fonds et gracié en 2016 par le président de la République tout en restant condamné à payer une amende. Il part alors en exil au Qatar.

"Réexamen de son procès, réhabilitation et réparation, le dossier de Karim Wade est dans une véritable zone de turbulence. Si l’Etat cafouille au point de sanctionner la délégation sénégalaise à Genève, les effets collatéraux se font sentir jusque dans les rangs des pro-Karim où la volte-face ou le freinage de l’Etat, laisse perplexe sur l’évolution des retrouvailles entre Me Wade et son successeur", analyse Kritik’.

Walfquotidien revient sur le cas de Sory Kaba, un des hauts fonctionnaires limogés, en suggérant que l’ancien directeur général des Sénégalais de l’extérieur ne serait "qu’une victime collatérale".

"Pour les observateurs avertis de la politique sénégalaise, Sory Kaba n’est qu’une victime collatérale d’un duel de gladiateurs" dans le cercle du pouvoir, écrit le journal. Il reste que "Sory Kaba était informé de son départ depuis le 10 octobre" dernier, selon Le Quotidien.

Concernant le débat sur le troisième mandat, Tribune souligne que le président Sall a été "perdu par ses reniements" sur ce sujet qui ne serait pas étranger au limogeage de Sory Kaba, selon les analyses des journaux.

M. Kaba avait été limogé de ses fonctions au lendemain de sa participation à une émission radiophonique au cours de laquelle il avait déclaré que les dispositions de la Constitution interdisaient au président Sall de postuler à un 3e mandat.

Le Témoin quotidien, pour sa part, annonce "le début d’une chasse à l’homme" visant le député Ousmane Sonko, en lien avec l’affaire dite des 94 milliards, un dossier d’indemnisation financière dans laquelle l’ancien inspecteur des Impôts est accusé de détournements de hauts fonctionnaires dont l’ancien directeur des Domaines.

"Après Karim Wade et Khalifa Sall, on reprend les mêmes institutions et on recommence les persécutions", indique le journal, faisant allusion au fait que le pouvoir est accusé d’être l’instigateur des affaires ayant visé MM. Wade et Sall, condamnés avant d’être graciés. Ils n’ont tous les deux cessés de dénoncer des procès politiques.

"Depuis son ascension à la magistrature suprême, avance le journal, le président Macky Sall vit dans une spirale d’affaires politico-judiciaires. A l’ouverture des audiences, Karim Wade arrêté, jugé et condamné puis gracié avant d’être contraint à quitter le pays".

"Ensuite, Khalifa Sall, candidat déclaré à la présidentielle 2019, embastillé pour ce fait et radié de ses fonctions de maire avant déchu de son mandat de député. Il sera finalement gracié par son géôlier", ajoute Le Témoin quotidien.

Il conclut que le suivant chez "le coiffeur pénitentiaire risque d’être Ousmane Sonko accusé d’avoir bâti de toutes pièces une montagne de mensonges d’un coût de +94 milliards+" de francs CFA, dans l’affaire du même nom.

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