REVUE DE PRESSE : LES CONSÉQUENCES DE LA GRÈVE DES TRANSPORTEURS À LA UNE

03 - Décembre - 2021

Les quotidiens se sont surtout intéressés, pour leur édition de ce vendredi, aux conséquences de la grève prolongée des transporteurs routiers.

Le Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (CUSTRS) a entamé, mercredi, une grève de quarante-huit heures. Il exige des autorités la satisfaction de 11 revendications dont la fin des ‘’tracasseries de la police, de la gendarmerie, des douanes’’.

Le CUSTRS veut aussi que l’Etat mette fin à la pratique du ‘’transport clandestin’’ par des propriétaires de véhicules particuliers. Il proteste également contre ‘’la cherté de la carte grise et le relèvement de l’âge légal pour l’obtention du permis de conduire, de 23 à 30 ans’’.

La durée de la grève, initialement de quarante-huit heures, a été ‘’prorogée sine die’’, selon Le Quotidien.

‘’Le CUSTRS maintient son mot d’ordre, l’Etat fait dans la menace’’, écrit WalfQuotidien pour évoquer la querelle qui éclate entre les grévistes et le ministre des Transports terrestres, Mansour Faye.

‘’Le gouvernement constate, pour le déplorer, la volonté délibérée des transporteurs de ne pas entamer des négociations’’, rapporte le journal, citant M. Faye.

L’Observateur s’est intéressé aux conséquences de la grève à Diourbel (centre) où deux bus de Dakar Dem Dikk (DDD), la société nationale de transport, ont été saccagés et sept grévistes interpellés.

L’As parle d’une ‘’grève illimitée’’. Les transporteurs ont refusé de participer à ‘’une négociation unilatérale avec leur ministre de tutelle, Mansour Faye, sans la présence de ses autres collègues du gouvernement’’, lit-on dans le même journal.

‘’Je suis leur interlocuteur (…) Je suis la voix du gouvernement, je leur tends la main’’, répond M. Faye. Une réaction que relaye Vox Populi, qui évoque la ‘’rencontre avortée’’ entre le ministre et les délégués du CUSTRS.

Le syndicaliste Gora Khouma soutient, selon Kritik’, que ‘’c’est irresponsable de dire qu’on a refusé le dialogue’’. ‘’C’est faux’’, martèle M. Khouma.

‘’L’Etat déplore l’attitude des syndicalistes’’, titre Le Soleil. Il ajoute, citant le ministre des Transports terrestres, que ‘’les mesures nécessaires seront prises pour que les populations et les sociétés de transport n’étant pas concernées par la grève puissent poursuivre convenablement leurs activités’’.

Ces ‘’mesures’’ ne serviraient pas à grand-chose, selon Le Quotidien : ‘’Avec la grève des transporteurs, la faiblesse de DDD devient trop flagrante (…) On se rend compte de l’importance d’une société publique de transport performante pour remorquer les citoyens sans moyens.’’

‘’Triste spectacle pour une capitale qui accélère son émergence’’, commente journal.

Vox Populi constate que ‘’les populations devront (…) se résoudre à souffrir davantage’’.

On assiste maintenant à ‘’une grève sans frein’’, selon Bés Bi Le Jour.

‘’Les transporteurs avaient mis le pied sur l’accélérateur pendant quarante-huit heures. Surprise ! Ils ont décidé de ne pas faire marche arrière. Le gouvernement n’a pu que constater les dégâts et déplorer qu’il n’y ait pas eu de débat’’, explique-t-il.

‘’Vers une grève générale illimitée’’, avertit Sud Quotidien.

Des ‘’représailles contre la transparence’’

Le Témoin Quotidien estime que ‘’les tracasseries dont se plaignent certains de ces [transporteurs] sont bien réelles et visibles partout dans le pays’’.

‘’Les négociations (…) ayant échoué, face au mot d’ordre de grève illimitée des transporteurs, l’Etat a entrepris de montrer les muscles. Il a promis d’assurer le déplacement des personnes et des biens’’, écrit le même journal.

Selon Le Témoin Quotidien, des économistes évaluent les pertes déjà causées par la grève à 30 milliards de francs CFA.

‘’Les griefs des syndicats sont nombreux ; ils traversent l’étendue de la nécrose des pouvoirs publics dans leur inaptitude à arbitrer et à trancher. Ils révèlent (…) la compromission de l’Etat et l’étendue de ses faiblesses qu’il n’arrive pas à dissimuler derrière le mur factice d’arrogance qu’il a érigé par le silence depuis soixante-douze heures’’, s’indigne EnQuête.

La Poste, elle, est en situation de crise, selon Libération et EnQuête.

‘’La Poste au bord de l’implosion’’, écrit le second, révélant que le directeur général de Postefinances, une filiale de cette société nationale, a été ‘’limogé pour avoir réclamé la lumière sur un déficit de 1,5 milliard de francs CFA’’.

‘’Vives tensions, hier, aux colis postaux : des nervis recrutés pour empêcher [le directeur limogé] d’entrer dans son bureau’’, poursuit EnQuête, selon lequel des retraités tardent à percevoir leur pension de retraite à cause de cette crise.

Libération considère le ‘’limogeage brutal et illégal’’ du directeur général de Postefinances comme des ‘’représailles contre la transparence’’.

‘’Félicité par le conseil d’administration, le 25 novembre, il a été ‘viré’ par Abdoulaye Bibi Baldé (le directeur général de La Poste), le 1er décembre, après avoir débusqué [un] scandale financier’’, écrit le même journal.

‘’Face au silence du [directeur général] de La Poste et du [président du conseil d’administration] de Postefinances, Saliou Fédior a pris ses responsabilités en portant plainte’’, après qu’il a découvert un ‘’scandale financier’’ au sein de l’entreprise, explique Libération.

Le Mandat signale qu’‘’au moment où La Poste traverse de terribles tensions de trésorerie causées par une dette de l’Etat dans le paiement des bourses de sécurité familiale, on annonce un détournement de milliards de francs CFA dans sa filiale Postefinances’’.

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