REVUE DE PRESSE : LES QUOTIDIENS S’INTERROGENT SUR LA POLITIQUE D’EMPLOI DE L’ETAT
Les quotidiens reçus mercredi à l’APS évoquent les difficultés de la politique d’emploi menée par l’Etat, en même temps qu’ils s’intéressent à la collecte de fonds en vue de l’‘’accès universel’’ à l’électricité au Sénégal et à la querelle de leadership au sein de la commission nationale sur le croissant lunaire.
Début mars, le président de la République a annoncé un investissement de 350 milliards de francs CFA prévu pour les trois prochaines années, et le 3 avril, il a promis d’octroyer un financement de 450 milliards à l’emploi des jeunes. Ces promesses emmènent les quotidiens à s’interroger sur la destination réelle des fonds publics déjà dépensés par l’Etat pour réduire le chômage.
Le Témoin Quotidien s’est intéressé au dispositif chargé de mener la politique d’emploi de l’Etat en s’entretenant avec un enseignant de l’université Cheikh-Anta-Diop, lequel estime que toutes les entités publiques concernées par la question doivent être réunies.
‘’La DER, l’ANPEJ, l’ADPME et les autres structures doivent être fondues en une seule’’, suggère Meïssa Babou.
Mais cela ne suffit pas. ‘’Il faut aussi faire un audit de l’utilisation des milliards’’ dépensés pour trouver des emplois aux jeunes, propose M. Babou.
‘’S’il est vrai que des programmes existent pour endiguer le phénomène grandissant du chômage, leur impact reste à démontrer par ceux-là qui ont été désignés pour leur exécution’’, écrit Tribune.
‘’La situation des chômeurs empire et les jeunes sont de plus en plus gagnés par la galère’’, ajoute le même journal.
Sud Quotidien déduit de l’analyse de l’enseignant-chercheur Cheikh Thiam que ‘’c’est un réel sentiment d’échec de la politique de jeunesse qui ressort du discours du chef de l’Etat, Macky Sall, du 3 avril dernier’’.
L’universitaire déclare qu’en matière d’emploi, ‘’ce que Macky Sall n’a pas pu faire en neuf ans, il ne peut pas le réaliser en trois ans’’.
Le Soleil constate que ‘’les nombreuses agences publiques créées (…) n’ont pas permis de dégarnir sensiblement les rangs des chômeurs, avec des bilans en demi-teinte qui mettent malheureusement l’Etat, seul, au banc des accusés’’.
La réduction du chômage reste, malgré les nombreuses initiatives prises, ‘’un défi qui interpelle les pouvoirs publics tout comme le secteur privé’’, qui doivent ‘’mettre fin au mal-vivre de la jeunesse’’, ajoute-t-il.
La campagne de collecte de fonds menée auprès des partenaires financiers de l’Etat en vue de l’‘’accès universel’’ à l’électricité au Sénégal d’ici à 2025 n’a pas encore atteint son objectif, selon Le Soleil et WalfQuotidien.
‘’Les partenaires techniques et financiers promettent déjà plus de 437 milliards de francs CFA’’, affirme le premier, ajoutant que l’objectif ‘’est en phase d’être atteint si l’on en juge par les premières intentions de financement lors de la première journée’’.
La campagne lancée mardi se poursuivra jusqu’à jeudi. ‘’Les bailleurs traînent les pieds’’, fait remarquer WalfQuotidien, selon lequel les engagements financiers de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement et la Banque ouest-africaine de développement ne s’élèvent qu’à 237 milliards, un peu moins du tiers du montant nécessaire, ce qui est ‘’loin encore du compte’’.
Les quotidiens commentent également la querelle de leadership au sein de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (Conacol).
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé mardi avoir mis sur pied un comité provisoire chargé de scruter le croissant lunaire dans les trois prochains mois, en attendant la création d’une nouvelle instance chargée de cette mission.
Le comité provisoire est dirigé par Ahmadou Cissé Ndiéguène, Mohamed Bouchra Dièye et Oumar Diène. L’une de ses personnalités au moins faisait partie des protagonistes de la succession du défunt Ahmed Iyane Thiam, qui a dirigé la Conacol pendant plusieurs décennies.
‘’Trois imams pour un même croissant’’, écrit Le Quotidien.
Une subvention de 30 millions de francs CFA octroyée annuellement à la commission nationale serait à l’origine du litige lié à la succession du défunt président de la commission, selon le même journal.
‘’La hache de guerre est enterrée’’ au moins pour les trois mois que va durer le mandat du comité provisoire, affirme EnQuête. ‘’Antoine Diome a réussi une belle prouesse’’, ajoute-t-il.
C’est une ‘’éclipse temporaire [des] divergences’’, qui s’annonce, selon WalfQuotidien.