Saly: Matar Cissé s’explique sur la hausse du prix de l’électricité
Cette sortie du ministre de l’Energie et du Pétrole, Mouhamadou Makhtar Cissé, pourrait-elle calmer les nombreux Sénégalais qui sont vent debout contre la hausse du prix de l’électricité ? Lors d’un séminaire d’information et de partage avec le Collectif des journalistes en économie, vendredi 20 décembre, à Sally, il a eu ces mots : « Nous sommes obligés, dans le cadre de nos politiques énergétiques, de nous ajuster par rapport aux fluctuations du marché international. Ce n’est pas seulement le prix des hydrocarbures, il y a aussi le dollar. Le baril du pétrole a été plus haut dans les années 2008, mais le dollar n’était pas aussi haut. »
Vertement critiqué ces derniers jours pour avoir soutenu, quand il était à la tête de SENELEC, que l’entreprise était en bonne santé, le ministre a soutenu que la hausse du prix de l’électricité s’expliquait par la survenue de deux inflations : « Ce sont les deux inflations qui influent sur le marché international. Comme nous importons les hydrocarbures, nous sommes dépendants du baril et du dollar ».
Autrement dit, la baisse du prix de l’électricité dépendra de la capacité du Sénégal de maîtriser les coûts de production. « La découverte des hydrocarbures aura pour premier objectif notre indépendance énergétique, notre souveraineté énergétique. Nous allons transformer le gaz en électricité. Et c’est à partir de ce seul instant qu’on pourra envisager d’avoir une politique de maitrise des coûts et de baisse du prix ».
Se voulant sincère, il a déclaré que pour le moment il est quasi impossible d’annoncer une baisse si le Sénégal continue d’importer les hydrocarbures et de dépendre ainsi des cours mondiaux. « Les variations des cours mondiaux ne permettent pas de dire à priori que nous allons baisser ou nous allons augmenter. Pour dire de façon certaine, nous allons faire ça et ça, il faut avoir la maitrise des coûts et vous ne pouvez avoir la maitrise des coûts que si vous produisez vos propres hydrocarbures ».
Pour maîtriser des coûts, rappelle-t-il, le Sénégal a essayé le mixte énergétique, avec les énergies renouvelables pour casser la tyrannie du pétrole. Cependant, avoue-t-il, les coûts de stockage du solaire sont plus onéreux que la production, cette situation ne permettrait donc pas de baisser les prix à partir de cette variable.
Lansana SYLLA