SENEGAL : LA LIBERTE A UN PRIX (PAR SEYBANI SOUGOU)

26 - Décembre - 2022

« Le tyran qui sent le peuple résigné, l’écrase et transforme les citoyens en sujets »
Le Sénégal vit sans aucun doute les heures les plus sombres de son histoire, avec une presse muselée, une opposition harcelée, une société civile soigneusement contrôlée, une élite pour partie corrompue qui se terre dans un mutisme assourdissant, des intellectuels aux abonnés absents qui ont failli à leur mission au moment même où des dizaines de voix critiques sont étouffées, réduites au silence, séquestrées ou condamnées à l'emprisonnement (l’enlèvement et la séquestration du journaliste Pape Ale Niang est la preuve définitive que le Sénégal est un pays liberticide, sans foi, ni loi). Au moment où ces lignes sont écrites, Pape ALE NIANG, qui souffre de difficultés respiratoires aigües, dont la santé s’est gravement détériorée du fait des conditions inhumaines d’incarcération à REUBEUSS a été évacué à l’hôpital et se trouve dans un état extrêmement critique. Amnesty International avait déjà eu à sonner l’alerte sur la situation des droits humains au Sénégal jugée, grave et préoccupante depuis 2019. Le Rapport alternatif de la FIACAT et de « l’ACAT Sénégal » pour l’examen du 5ème rapport périodique du Sénégal par le Comité des droits de l’Homme mentionne le cas de Louis Dieng, décédé à la maison d’arrêt et de correction de Mbour dans la nuit du 19 au 20 février 2019 du fait d’une crise aigüe d’asthme alors qu’il partageait sa cellule avec 87 détenus.
Nous accusons clairement le régime criminel de Macky SALL d’avoir soumis Pape ALE NIANG à une torture psychologique et à des brimades, de lui avoir refusé un traitement à l’intérieur de la prison où il est actuellement détenu, mettant sa vie en danger. En tout état de cause, Macky SALL sera personnellement tenu pour premier responsable si l’irréparable se produisait. Nous alertons l’opinion publique nationale et internationale de la situation, et saisissons dès demain, lundi 26 décembre 2022, des organisations internationales de défense des droits de l’homme et l’ONU. Nous appelons les médias à sortir de leur torpeur et à mener un combat franc, sincère et loyal pour la libération de leur confrère, Pape ALE Niang (quelques journalistes hypocrites, à la solde du régime, ayant vendu leur âme au plus offrant, jubilent intérieurement depuis que le journaliste a été arrêté, cherchant des excuses au régime. Ceux-là sont des lâches). Nous réclamons une mobilisation citoyenne (la plus large possible), pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle, de Pape ALE, laquelle libération doit intervenir sans délai. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, en 2022, dans un pays comme le Sénégal, on peut croupir en prison pour un post sur Facebook, ou mourir pour des opinions politiques.
Ne nous y trompons surtout pas : Macky Sall est un piètre parvenu, un irresponsable arrivé par effraction à la tête de la magistrature suprême en 2012 un despote mégalomane, un bouffon imprévisible et incontrôlable atteint du syndrome d’Hubris (maladie du pouvoir). Son régime criminel kidnappe, torture, et tue avec une barbarie qui rappelle l’histoire sanglante des tontons macoutes ; une milice paramilitaire composée de désœuvrés et de malfrats, qui ont semé terreur et désolation en Haïti ; des milices de la mort, au service d’un fantasque dictateur excentrique : Duvalier. L’exécution abjecte du Sergent Fulbert SAMBOU et de l’Adjudant-Chef de la gendarmerie, Didier BADJI en service à l’Inspection générale d’état, et dont le corps est à ce jour « introuvable » vient allonger la liste macabre de crimes perpétrés par le régime sanguinaire de Macky Sall. De fait, le pouvoir a définitivement basculé dans une folie totalitaire qui mène le Sénégal au bord du chaos : les ultimes digues qui permettaient de préserver l’état de droit ont cédé, et se sont littéralement effondrées comme un château de cartes, la justice est vassalisée avec des magistrats laquais, totalement soumis.
La démocratie sénégalaise est devenue l’otage d’un potentat qui ne se fixe plus aucune limite : c’est l’ère de l’arbitraire, des rapts, des disparitions, de la terreur et des crimes d’état.
Après avoir saccagé les institutions et organisé le vol et le carnage des deniers publics par des prédateurs, Macky Sall, parachève son projet démoniaque de la façon la plus ignoble qui soit : le pillage des fonds de la Covid-19, avec le business de la mort : « pendant que les sénégalais meurent de la Covid-19, faute de soins, eux se goinfrent, s’enrichissent et font la bamboula ». Silence : « on vole, on tue, et on continue… ». Macky Sall a décidé de transformer le Sénégal en un royaume aux mains du clan FAYE-SALL. Si besoin, au prix du SANG :».
La résistance à l’oppression dispose d’une valeur juridique indéniable, consacrée par les textes. Les articles 2 et 16 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 visent l’objectif d’une transition de la « liberté contre l’autorité » vers « l’autorité garante de la liberté ». La Déclaration des droits de l’homme énoncée dans le Préambule de la Constitution sénégalaise fait de la résistance à un pouvoir arbitraire un devoir de chaque citoyen. La formule est connue de tous : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, la résistance est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
L’histoire de l’humanité est ponctuée de luttes menées par des peuples pour recouvrer leur liberté pleine et entière. Dans le contexte actuel, les sénégalais n’ont guère le choix : il s’agit soit de se soumettre aux caprices enfantins d’un tyran, soit de faire face de manière résolue, et déterminée à un régime moribond qui tente d’instaurer une dictature impitoyable par la force.
Le pouvoir de Macky Sall prospère et se nourrit de la peur (peur de la prison, peur de la torture, peur de la mort). Le peuple malien a bravé la peur pour déboulonner en son temps le dictateur Moussa Traoré et plus récemment Ibrahima Boubacar KEITA, les burkinabé ont réussi à chasser comme un malpropre Blaise Compaoré ; en Guinée Alpha CONDE a quitté le palais, les « pieds nus ». Malgré les moyens militaires colossaux de l’armée égyptienne qui dispose d’un arsenal impressionnant (dont des chasseurs bombardiers F16) sans commune mesure avec les moyens limités de l’armée sénégalaise, Hosni Moubarak a été terrassé par le peuple, et a été contraint de prendre la poudre d’escampette.
De tous temps, la liberté ne s’octroie pas, elle s’arrache, au prix de sacrifices. Macky SALL n’a que cure du droit, de la Constitution, de la loi, de la justice, des principes, de la morale, de l’élégance républicaine, des rapports de l’OFNAC, de la Cour des Comptes, et que sais-je encore… Les appels au bon sens, et à la rationalité n’ont aucun impact sur lui. La seule chose qui compte à ses yeux, c’est la conservation du pouvoir. Pour atteindre cet objectif, Il est capable de massacrer one bye one, les sénégalais. Sans aucun état d’âme.
« Les tyrans ont une grande connaissance des hommes, ils avancent jusqu’au bout, jusqu’au moment où tout s’écroule », disait à juste titre, Emil CIORAN. Il ne fait l’ombre d’un doute : Macky Sall ne cèdera que lorsque le peuple assiégera le palais.
Les citoyens sénégalais dignes qui sont nés libres et entendent le demeurer doivent relever la tête, briser les chaines de la « soumission » et mettre un terme aux dérives de ce fantasque : MAINTENANT.
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr

 

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