SENEGAL:LE CALVAIRE DES DEMANDEURS DE PERMIS DE CONDUIRE

22 - Septembre - 2020

Un peu plus de deux ans après le lancement officiel des permis de conduire biométriques numérisés par le chef de l’Etat Macky Sall, le 3 août 2018, avec une phase pilote au Camp Lat-Dior suivi de l’ouverture du site d’enrôlement de masse du Cices, le 3 septembre 2018, le demandeurs ne sont pas encore au bout de leur peine. Un tour au centre de dépôt de ce document de transport «Capp Karangë» du Cices permet de mesurer le calvaire enduré par les demandeurs de nouveau permis sur place.

Il est 13 heures 15 minutes au niveau du site «Capp Karangë» de dépôt des permis de conduire biométriques numérisés situé au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). Le site est presque vide ; c’est l’heure de la pause ! Les quelques demandeurs trouvés sur place attendent la fin de la pause pour pouvoir déposer leurs dossiers pour l’obtention du nouveau titre de transport. Dans tous leurs états, à cause des lenteurs dans la procédure pour le dépôt de dossiers pour l’obtention du permis biométrique numérisé, alors qu’il n’y a pas d’affluence mais aussi des erreurs répétitives sur les mêmes documents, ils racontent le calvaire enduré pour le dépôt de dossiers.

Approché, Mame Cheikh Ibrahima Niang, un des demandeurs de ce nouveau permis, se dit fatigué de faire des va-etvient pour le dépôt des dossiers et le retrait du permis. «Ils doivent revoir leur façon de travailler parce que même avec tous les dossiers en mains tu perds beaucoup de temps ici», affirme-t-il. «J’ai faits ici plus de deux (2) heures pour l’enrôlement, alors que je n’ai pas trouvé dix personnes sur place», renseigne-t-il. «J’ai déposé mon permis depuis le mois de décembre et jusqu’à présent je ne parviens pas à l’avoir», s’indigne M. Niang. D’après lui, c’est la quatrième fois qu’il vient pour rectifier le permis parce qu’ils ont commis une erreur sur le numéro. «Et, chaque fois, j’amène les mêmes papiers et je refais la même procédure, mais ils commettent toujours des erreurs», a-til déploré. Et de poursuivre : «depuis la reprise, il n’y a pas d’affluence ; donc ils ne devraient pas y avoir ces erreurs récurrentes dans mon permis. Ils doivent revoir leur manière de travailler parce qu’on ne peut pas faire une erreur sur un permis plus de deux fois et les demandeurs n’ont pas que ça à faire dans la vie».

Quant à O.B, un autre demandeur, il déplore le manque d’informations exhaustives sur le site de Capp Karangë. «Je suis venu ici ce matin muni d’un timbre électronique que j’ai acheté à dix mille (10.000) franc CFA au service des impôts et domaines. A ma grande surprise, on me dit qu’ils ne prennent que les anciens timbres. Je retourne au service des impôts et domaines pour l’échanger, le vendeur me dit que c’est déjà enregistré et qu’ils ne peuvent pas me rembourser. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est de leur donner un numéro pour qu’ils les appellent», fait savoir M.B. A son avis, l’information selon laquelle seule les anciens timbres sont utilisés ne se trouve pas site le site ; «car j’ai consulté le site pour savoir les pièces à fournir, avant d’acheter le timbre. Donc, je viens de dépenser vingt mille (20.000) franc CFA pour pouvoir renouveler mon permis», regrette-til.

Des fois, souligne des demandeurs, «quand vous venez aux nouvelles, après dépôt, on vous dit que votre permis de conduire en encore en cours de traitement et personne ne vous appelle et vous ne recevez aucun mail ou message là-dessus. Alors qu’il se trouve qu’il est déjà prêt, depuis des mois parfois». Autant d’impairs qui découragent plus d’un. Quant aux agents préposés au service des permis de conduire biométriques numérisés de Capp Karangë sur place, ils n’ont pas voulu donner suite à notre sollicitation par rapport aux griefs relevés par les demandeurs qui ont exposé leurs déboires. Ils nous renvoient à la Direction des transports. Pis, la sécurité s’est même permis d’outrepasser son rôle en voulant empêcher à ces demandeurs de ce titre de transport, fatigués des attentes et longues procédures, de parler à un média.

sud quotidien

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