SENEGAL : LE SIGNALEMENT DU QUAI D'ORSAY CONTRE JUAN BRANCO CLASSE

02 - Août - 2023

Le signalement du ministère français des Affaires étrangères concernant la révélation par l'avocat Juan Branco de l'identité de fonctionnaires de l'ambassade de France au Sénégal a été classé sans suite, a indiqué mercredi 2 août le parquet de Paris sollicité par l'AFP.

 

Le Quai d'Orsay avait annoncé le 13 juillet avoir signalé à la justice la publication par Juan Branco des noms de plusieurs agents de l'État en poste au Sénégal, ainsi que leur numéro de téléphone, adresses mail et numéro de matricule.

Signalement classé sans suite

Après analyse, le parquet a classé sans suite ce signalement, estimant que «l'infraction de divulgation d'informations personnelles permettant d'identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens n'apparaissant pas suffisamment caractérisée», a-t-il indiqué. Juan Branco, l'un des avocats de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, a déposé une plainte en France et une demande d'enquête à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour «crimes contre l'humanité», après les pires troubles qu'ait connu le Sénégal depuis des années.

L'avocat avait jugé auprès de l'AFP «scandaleux qu'un conseiller technique français soit resté auprès du ministre sénégalais de l'Intérieur pendant toute cette période et ait participé à l'organisation de la répression» au Sénégal. Il avait également estimé que le signalement du Quai d'Orsay «(confirmait) que les informations que l'on a révélées (étaient) vraies».

Mandat d’arrêt international
La condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko avait provoqué de graves troubles au Sénégal, faisant 16 morts officiellement, au moins une trentaine selon l'opposition. Sonko crie au complot pour l'écarter de l'élection présidentielle de février 2024 et son parti estime à plus de 300 le nombre de «détenus politiques». Le pouvoir réfute les deux accusations.

L'opposant, âgé de 49 ans, a été placé en détention lundi pour divers crimes dont l'appel à l'insurrection et son parti, le Pastef, a été dissout par les autorités. Deux personnes sont mortes dans des manifestations spontanées. Me Branco a participé dimanche à Dakar à une conférence de presse des avocats de Sonko alors que les procureurs sénégalais ont émis un mandat d'arrêt international contre lui le 14 juillet. Le 3 juillet, Macky Sall a finalement annoncé qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat à la présidentielle prévue l'an prochain.

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

09 - Août - 2024

Le collectif des victimes de Macky Sall saisit le roi Mohammed VI

Dans une lettre rendue publique, adressée au roi Mohammed VI, le collectif des victimes de Macky Sall a énuméré les griefs portés contre l’ancien...

09 - Août - 2024

JUSTICE : VASTE MOUVEMENT AU SEIN DE LA MAGISTRATURE

Un nouveau président de la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, un nouveau Doyen des juges d’instruction, un nouveau Procureur de la République, de nouveaux...

08 - Août - 2024

Variole du singe en Afrique : L’OMS va réunir son comité d’urgence

Deux ans après la précédente épidémie mondiale de la variole du singe, le virus refait surface en République démocratique du Congo (RDC) et dans...

08 - Août - 2024

Voile dans les écoles catholiques : Mame Mactar Guèye de Jamra navigue à contre-courant avec son monde

Pour quelqu’un qui a tendance à adopter des positions pro-islam radicales, la mesure affichée par Mame Mactar Guèye à propos de la polémique sur le port du...

07 - Août - 2024

Crise du secteur de la presse : La CAP demande l’ouverture de discussions et concertations

La Coordination des Associations de Presse (CAP), ”très préoccupée par la situation très difficile que vit le secteur des médias”, demande...