Sénégal: manifestations émaillées d'incidents pour réclamer la fin du couvre-feu

03 - Juin - 2020

Véhicules de police incendiées, hôpital attaqué... des manifestations pour réclamer la fin du couvre-feu ont éclaté depuis mardi dans plusieurs localités du Sénégal, où le khalife général de mourides a lancé un appel au calme, ont indiqué mercredi 3 juin des témoins et un haut responsable sénégalais.

Dans la ville de Touba, siège de la puissante confrérie des mourides, à 200 km à l'est de Dakar, le bilan des événements de la nuit de mardi à mercredi est de «trois véhicules d'intervention de la police et une ambulance brûlés, le centre de traitement des malades du Covid-19 attaqué, les vitres de la (compagnie d'électricité) Senelec caillassées», a indiqué à l'AFP le haut responsable, qui a requis l'anonymat.

Des témoins ont rapporté que des bâtiments de la poste avaient également été «attaqués» à Touba et que des manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus dans la ville voisine de Mbacké. Des manifestations ont aussi éclaté mardi à Tamba (est) et Thiès (ouest), selon des médias sénégalais. Le khalife général de la confrérie des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, est intervenu à la télévision au milieu de la nuit, un événement rarissime, pour demander l'arrêt des manifestations dans sa ville, deuxième agglomération du pays avec plus d'un million d'habitants.

«Retournez chez vous. Nous allons voir demain la source des problèmes et comment les régler. Je pense qu'on n'a jamais vu ça à Touba», a dit le plus haut responsable de la confrérie, dont les décisions ont quasiment force de loi pour ses millions de fidèle

Instauré le 23 mars par le président Macky Sall pour combattre le Covid-19, l'état d'urgence est jusqu'ici assorti d'un couvre-feu de 21H00 à 05H00 et d'une interdiction de circuler entre les régions. Il a été prolongé jusqu'à fin juin, même si le chef de l'Etat avait annoncé le 11 mai un assouplissement des mesures, comme l'ouverture des marchés et des commerces et la réouverture des lieux de culte.

Alors que le Sénégal a déclaré près de 4000 cas et 45 décèsstrictions. Elles invoquent le prix payé par les défavorisés dans un pays où environ 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale et où beaucoup vivent au jour le jour d'activités informelles. Une décision est attendue dans les prochains jours sur le maintien ou non des mesures décrétées dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.

avec Afp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

16 - Juillet - 2022

Visionnage de vidéos par l'ONPL à la DIC: les avocats de François Mancabou dénoncent une "violation flagrante du secret de l'enquête"

Les avocats de François Mancabou n'apprécient pas les révélations faites par l'Observatoire national des lieux de privation et de liberté (ONPL) qui affirment...

16 - Juillet - 2022

Affaire du saccage au Lycée de Yoff : tous les élèves libres !

L'affaire du saccage de la salle 4ème C du Lycée Ousmane Sembene de Yoff connait une issue heureuse pour les élèves impliqués. Après la...

16 - Juillet - 2022

Union africaine : Macky Sall quitte Dakar ce samedi pour Lusaka, Zambie, il sera de retour ce lundi

SEM le Président Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine, quitte Dakar ce samedi 16 juillet 2022 pour Lusaka, Zambie, où il présidera, demain 17...

16 - Juillet - 2022

Ousmane Sonko humilie la RTS: « Enlevez ce micro avant que je commence »

La campagne électorale pour les élections législatives du 31 juillet a démarré ce dimanche 10 juillet sur toute l’étendue du territoire national. La...

15 - Juillet - 2022

LA SÉCURITÉ, À QUEL PRIX !

La mort de François Mancabou supposé appartenir à la Force dite «spéciale» qui serait en lien avec une entreprise terroriste, remet sur la table le sort de...