SENEGAL : POUR L’ECONOMISTE SYLVIE LAMBERT, « LA DEPENDANCE A L’EGARD DE L’EPOUX POUSSE LES FEMMES A CHOISIR DES HOMMES SOLIDES FINANCIEREMENT »
Economiste à l’Ecole d’économie de Paris (PSE) et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement/Inrae, Sylvie Lambert estime, dans une tribune au « Monde », que la dépendance économique des femmes augmente à la fois la polygamie et la fécondité au Sénégal.
« Au Sénégal, dans la très grande majorité des cas, le mariage est pour les femmes le seul moyen d’accéder à des ressources économiques. Le mari a l’obligation de fournir le logement, de couvrir les dépenses de santé et d’éducation et plus généralement les dépenses importantes du ménage. Un « bon mari » doit aussi donner à son épouse une allocation régulière, « la dépense quotidienne », destinée à couvrir le coût des repas familiaux », écrit-elle.
Plus loin, l’économiste ajoute, « suite à un divorce ou à un veuvage, les femmes n’ont souvent pas d’autre option que de se remarier. Lors de ce second mariage, les divorcées, et plus encore les veuves, sont fréquemment amenées à entrer dans une union polygame.
Car d’une part il est difficile pour une femme qui a déjà été mariée de trouver un époux monogame, et d’autre part la dépendance à l’égard de l’époux pousse les femmes à choisir des hommes solides financièrement, quitte à ce qu’ils soient polygames. De ce fait, même si cette solution n’est pas plébiscitée par les femmes, la polygamie a un rôle d’assurance important en facilitant le remariage nécessaire pour leur subsistance, notamment sous la forme du lévirat, c’est-à-dire le remariage à un frère du défunt ».
Le moins qu’on puisse dire est que l’économiste a une connaissance vague des réalités socio-culturelles du Sénégal. Par exemple, elle ignore que « le remariage à un frère du défunt » n’est pas organiquement lié à un problème économique. L’objectif principal n’est-il pas la continuation de la lignée familiale? Elle semble ignorer aussi la contribution économique des femmes dans les familles. Dans le monde rural comme dans les centres urbains, si les familles parviennent à transcender beaucoup d’obstacles, c’est en partie grâce aux femmes. Bref analyser la problématique du mariage au Sénégal sous le prime de la culture occidentale est un biais cognitif qui fragilise la crédibilité de la réflexion.
Cheikh Sidou SYLLA
Non je pense qu' elle n' a pas tort
C' était la même chose en "occident"
Voir les dégâts de la polygamie dans Sawadogo
(polygamie)
Cf aussi Sankara