SENEGAL : POUR L’ECONOMISTE SYLVIE LAMBERT, « LA DEPENDANCE A L’EGARD DE L’EPOUX POUSSE LES FEMMES A CHOISIR DES HOMMES SOLIDES FINANCIEREMENT »

19 - Juillet - 2020

Economiste à l’Ecole d’économie de Paris (PSE) et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement/Inrae, Sylvie Lambert estime, dans une tribune au « Monde », que la dépendance économique des femmes augmente à la fois la polygamie et la fécondité au Sénégal.
« Au Sénégal, dans la très grande majorité des cas, le mariage est pour les femmes le seul moyen d’accéder à des ressources économiques. Le mari a l’obligation de fournir le logement, de couvrir les dépenses de santé et d’éducation et plus généralement les dépenses importantes du ménage. Un « bon mari » doit aussi donner à son épouse une allocation régulière, « la dépense quotidienne », destinée à couvrir le coût des repas familiaux », écrit-elle.
Plus loin, l’économiste ajoute, « suite à un divorce ou à un veuvage, les femmes n’ont souvent pas d’autre option que de se remarier. Lors de ce second mariage, les divorcées, et plus encore les veuves, sont fréquemment amenées à entrer dans une union polygame.
Car d’une part il est difficile pour une femme qui a déjà été mariée de trouver un époux monogame, et d’autre part la dépendance à l’égard de l’époux pousse les femmes à choisir des hommes solides financièrement, quitte à ce qu’ils soient polygames. De ce fait, même si cette solution n’est pas plébiscitée par les femmes, la polygamie a un rôle d’assurance important en facilitant le remariage nécessaire pour leur subsistance, notamment sous la forme du lévirat, c’est-à-dire le remariage à un frère du défunt ».
Le moins qu’on puisse dire est que l’économiste a une connaissance vague des réalités socio-culturelles du Sénégal. Par exemple, elle ignore que « le remariage à un frère du défunt » n’est pas organiquement lié à un problème économique. L’objectif principal n’est-il pas la continuation de la lignée familiale? Elle semble ignorer aussi la contribution économique des femmes dans les familles. Dans le monde rural comme dans les centres urbains, si les familles parviennent à transcender beaucoup d’obstacles, c’est en partie grâce aux femmes. Bref analyser la problématique du mariage au Sénégal sous le prime de la culture occidentale est un biais cognitif qui fragilise la crédibilité de la réflexion.
Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 20/11/2020 à 21h22
(1/5)

Non je pense qu' elle n' a pas tort
C' était la même chose en "occident"

Voir les dégâts de la polygamie dans Sawadogo
(polygamie)
Cf aussi Sankara

Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

24 - Octobre - 2021

BURKINA: MACKY SALL PLAIDE POUR UN FONDS AFRICAIN DE PROMOTION DU CINÉMA

Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a plaidé, samedi, pour la mise en place à l’échelle du continent africain de fonds d’un promotion du...

24 - Octobre - 2021

BURKINA: MOLY KANE REMPORTE LE POULAIN D’OR DE LA 27E ÉDITION DU FESPACO

Le réalisateur sénégalais Moly Kane a remporté, samedi, le Poulain d’or (catégorie court métrage fiction) à la 27e édition du Festival...

23 - Octobre - 2021

Fespaco 27 : Abdoulaye Diop et d’autres ministres de la culture reçus par le Président du Burkina Faso, Marc Christian Roch Kaboré

En marge du Fespaco 27, le Président du Faso, Marc Christian Roch Kaboré a reçu les ministres en charge de la culture présents à Ouagadougou. Parlant au nom de...

23 - Octobre - 2021

France: Koffi Olomidé jugé en appel pour agressions sexuelles sur quatre de ses danseuses

L'artiste congolais Koffi Olomidé, 65 ans, doit être jugé lundi 25 octobre en appel à Versailles pour des faits d'agressions sexuelles et la séquestration de...

23 - Octobre - 2021

PARIS : L’ASSOCIATION DES ANCIENS FONCTIONNAIRES DE L’UNESCO CELEBRENT LE CENTENAIRE D’AMADOU MOCTAR MBOW

Après ses amis du Sénégal en mars dernier, c’est au tour de l’AAFU (Association des Anciens Fonctionnaires de l'Unesco) de célébrer le centenaire...