Sorties médiatiques de Sonko et Adji Sarr : Procès verbal avant l’heure

19 - Mars - 2021

Tout le Sénégal attend Ousmane Sonko et Adji Sarr à la barre. Mais c’est déjà le procès pour viol avant l’heure puisque chacun d’entre eux a livré sa vérité dans les médias.

Chacun a dit sa vérité aux Sénégalais devant les médias. Mais chacun réclame aussi un procès au plus vite. «Ils m’ont placé sous contrôle judiciaire, mais qu’ils se le tiennent pour dit : je suis un acteur politique et personne ne me privera de mon indépendance politique. Et que s’ouvre le procès pour que la vérité éclate», avait déclaré Ousmane Sonko, quelques heures après sa libération, le 8 mars dernier. Son accusatrice aussi, qui faisait face à la presse mercredi, se dit prête. «Je suis encore plus pressée que lui pour le procès. Je ne peux plus aller nulle part, je reçois des menaces. Il a dit qu’il est prêt à tout pour laver son honneur, je lui dis : tu as gagné, parce que tout ce qu’il me disait, je l’ai vu ! Il se déclare Ibadou chez lui, mais cela est diamétralement opposé à son comportement à l’extérieur», a rétorqué Adji Sarr. Il y a donc un procès très verbal entre la masseuse et le leader de Pastef et qui a démarré depuis la première sortie de l’opposant. Dans sa défense, Sonko a justifié le choix de la fréquentation du salon de massage «Sweet beauté» par la recommandation de son médecin, puisque «souffrant de douleurs lombaires», mais aussi l’autorisation d’un religieux quant à la licéité de se faire masser par une dame. Puis, il a enchaîné les attaques orientées vers le «complot» ourdi par Macky Sall.
La parole est revenue alors à la partie civile avec la plaignante qui, à son tour, s’est adressée au «tribunal de l’opinion». Mais la nouveauté dans la déclaration de Adji Sarr, c’est que cela vient d’elle-même en chair et en os. En effet, elle a n’a fait qu’officialiser, dans une large mesure, sa version lors de son audition devant le juge d’instruction du 8ème cabinet. Des détails qui ne figuraient pas tout de même dans le Pv qui aurait valu au capitaine Oumar Touré d’être suivi par les renseignements généraux. Mais il y a une chose à relever lorsque la masseuse soutient que le capitaine démissionnaire de la gendarmerie et mis aux arrêts de rigueur n’a pas rapporté dans son Pv ses propos selon lesquels elle affirmait que Sonko était «l’auteur» de sa grossesse présumée qu’elle veut «garder pour elle-même». Mais en plus, Adji Sarr souligne avoir indiqué à l’officier qu’elle souhaitait que «certains détails ne soient pas sur la place publique». Cette assertion semble corroborer les confidences du capitaine Touré qui, dans son entretien avec D-Medias, révélait avoir volontairement omis certaines déclarations de la plaignante. Quels détails ? Pourquoi ? En attendant le procès tant souhaité et attendu, les Sénégalais ont déjà entendu les protagonistes. Il reste la vérité judiciaire.

Le Quotidien

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