Tanor est parti… (Par Ibra Fall)
« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ? «
Paul Verlaine n’a pas trouvé réponse à sa question
Moi j’ai trouvé: Tanor est parti. En m’appelant pour confirmer le départ du leader bien aimé, Assane Cisse mon cher ami qui l’adorait pour ma modeste personne, ignorait qu’il m’annonçait la terrible nouvelle du rappel à Dieu de celui qui, pour moi, incarne l’homme dans toute sa splendeur. Lors de notre dernière entrevue dans le secret de son salon à Fann résidence, entre deux sujets, je me suis inquiété de son mutisme face aux accusateurs, aux médisants et autres calomniateurs intarissables. Le Stoïcien m’a répondu que le croyant, s’il en est véritablement un, doit laisser tout cela entre les mains de Dieu.
Il n’est pas mort, car seuls les êtres meurent me console Mademba Diop depuis le Paradis que je leur souhaite tous les deux. Car, plus qu’un être, Tanor est un idéal. Il n’est pas mort, car, « c’est quand il n’y a plus personne pour se souvenir d’eux que les morts sont vraiment morts. De même qu’un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit. C’est un immortel qui commence » m’ont consolé d’autres poètes. C’est bien Tanor quand une journée d’hommages et de témoignages effacent trente années de médisances et de fausses accusations.
Malgré tout, « il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville »
Ibrahima Fall