TRAITEMENT DES RAPPORTS DE L’OFNAC : QUAND LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE FAIT ECRAN !

05 - Mars - 2020

C’est une question que beaucoup d’observateurs posent après la publication du dernier rapport de l’OFNAC : le procureur de la République va-t-il donner une suite favorable à la demande d’ouverture d’une information judiciaire contre les cinq personnalités épinglées ? La question fait sens puisque les précédents rapports dorment encore dans les tiroirs de Bassirou Guèye.
Dans cette optique, Sud quotidien rappelle que des journalistes avaient interpellé le procureur de la République sur le sort réservé au rapport de 2016, de l’Ofnac . C’était le 3 mars 2017. Serigne Bassirou Guèye, tout en confirmant les propos de l’ancienne présidente de l’Ofnac qui avait annoncé que sa structure, conformément à la loi, avait transmis 9 dossiers à la justice, a toutefois tenu à minimiser.
« Je sais qu’il y a beaucoup de bruit autour de cette question. Vous verrez que c’est comme un mauvais gruyère, y a plus de trous que de fromage », avait-il déclaré. Interpellé 12 juin dernier lors d’une autre conférence de presse sur l’affaire Pétro-tim notamment les contrats pétroliers et gaziers, Serigne Bassirou Guèye contre toute attente, avait annoncé que ce dossier avait été retourné à l’envoyeur pour non-respect du principe de contradiction. Toutefois, cette réponse n’a pas tardé à faire sortir de sa réserve la présidente de l’Ofnac.
En effet, s’exprimant le 26 juin en marge de l’atelier de validation technique du rapport sur la stratégie nationale de lutte contre la corruption, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté a formellement rejeté les arguments du procureur de la Répu­bli­que, Serigne Bassirou Guèye.
« J’ai beaucoup de respect pour mon collègue, le procureur de la République. Mais, ça m’étonnerait qu’il puisse nous retourner un dossier. La procédure pénale à l’Ofnac n’est pas celle qui est prévue dans le Code de procédure pénale. Ensuite, l’Ofnac ne travaille ni sous l’autorité ni sous la direction du procureur de la République. Ce sont les officiers et les agents de Police judiciaire qui travaillent sous son autorité. L’Ofnac n’est ni l’un, ni l’autre. Le dossier du Coud a été transféré au procureur de la République depuis quatre ans. Lui-même, il le dit. Il nous dit qu’il a reçu 19 dossiers de l’Ofnac et aucun dossier n’a été exploité. Je l’invite plutôt à exploiter les dossiers de l’Ofnac pour prendre une décision. Si je devais contribuer à son travail, je lui aurais suggéré de saisir son juge d’instruction qui, par voie de délégation judiciaire, pourrait saisir son officier de Police judiciaire et de lui demander de poser des actes. Ce que le procureur ne peut pas faire vis-à-vis de l’Ofnac», avait-elle martelé.
C’est dire que les appréhensions des Sénégalais sur le sort des personnes épinglées par le dernier rapport de l’OFNAC sont bien fondées.
Lamine Sow

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